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 A pas feutrés [Emmet Lake - Clara Bardol]

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MessageSujet: A pas feutrés [Emmet Lake - Clara Bardol]   A pas feutrés [Emmet Lake - Clara Bardol] I_icon_minitimeVen 5 Juin - 19:32

    Clara se caressa la joue du bout des doigts en remettant ses cheveux blonds derrière son oreille. Le vent s'était levé soudainement, et le jeune fille peinait à maintenir sa coiffure de façon à ce qu'elle ne gêne pas sa vue. Elle promenait son regard sur tous les arbres, sur toutes les plantes, sur toutes les fleurs, et elle ne souhaitait vraiment que ses cheveux la dérange dans son observation.

    En forêt, elle se plaisait beaucoup. D'entendre le lent bruit des arbres, les cris des oiseaux, leur battement d'ailes lorsqu'ils s'enfuient à son passage, sentir les rayons de soleil caressait puis abandonnaient sa peau au rythme des ombres créées par les branches...

    Elle ne s'y rendait pourtant qu'assez rarement, n'ayant pas souvent cette occasion ! Cependant, à Urban Whirl, elle n'avait encore une obligation, et elle pouvait aller et faire ce que bon lui semblait. Ses pensés furent interrompus par une abeille qui tournait autour d'elle. Le sourire de Clara, qui ne la quittait jamais vraiment, s'agrandit sur son visage, puis elle s'éloigna de l'endroit que l'insecte avait l'air de défendre.

    Elle se dirigea vers un grand chêne qui devait déjà avoir plusieurs dizaines d'années. En s'approchant, elle passa une main dans ses cheveux, puis s'abaissa et s'adossa à l'arbre. Elle poussa un petit soupir de soulagement après s'être assise, puis elle ferma les yeux et se reposa un moment.

    Elle repensait à son enfance, et surtout aux garçons qu'elle avait aimé. Elle était célibataire en ce moment, mais elle espérait vraiment trouver l'amour pour de bon.
    Elle ne se faisait pas vraiment de soucis, pensant qu'elle trouverait sans trop de difficultés un compagnon, ne serait-ce que pour quelques temps, à Urban Whirl.

    Le vent s'apaisa et ne devint plus qu'une petite brise. L'américaine ne sentait plus le vent sur sa peau, l'arbre la protégeant de de son tronc et de ses racines épaisses.

    Elle aurait aimé qu'un peu de soleil lui chauffe la peau, car elle commençait à avoir un peu froid. Elle ne s'en souciait cependant pas pour l'instant, préférant profité de cette instant de calme.
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MessageSujet: Re: A pas feutrés [Emmet Lake - Clara Bardol]   A pas feutrés [Emmet Lake - Clara Bardol] I_icon_minitimeSam 6 Juin - 19:13

    Emmet marchait. Il marchait doucement, prudemment. Son handicap l'empêchait de voir les obstacles qui se dressaient devant lui, et il se devait d'être vigilent pour éviter une mauvaise chute. Il savait que venir en forêt n'était pas très confortable pour lui, mais pour une fois il n'en avait que faire. Et puis, s'il continuait à marcher de cette façon, il ne pensait risquer de tomber.

    Ses yeux pâles distinguaient des clignotements de lumières et d'ombres, en même temps que sa peau, tout aussi pâle, sentait de la chaleur puis de la fraîcheur. Il devinait là les rayons du soleil qui ne perçait pas totalement la barrière naturelle que les feuilles formaient.
    En cet endroit, il utilisait surtout ses oreilles pour ressentir les choses. Actuellement, elle lui indiquait qu'un écureuil passait au dessus de lui en courant sur une branche, qu'une abeille venait vers lui puis s'éloignait. Mais ce qu'il entendait surtout, c'était les oiseaux. Les beaux volatiles que se répondait l'un à l'autre, qui se comprenaient, qui communiquaient de branches en branches, d'arbres en arbres. Chacun avait son chant, et Emmet distinguait avec précision un rouge-gorge qui se situait à environ 10 mètres de lui et qui cherchait une branche convenable sur laquelle se poser.

    Il sentit alors une magnifique odeur de framboise. Des framboises ! Il fallait qu'il les trouve. Il se fia donc à son odorat et tourna sur le droite, avança encore plus lentement et les bras tendu vers l'avant en quête d'un obstacles ou des fameuses framboises.

    Le bout de ses doigts rencontrèrent un feuillage touffu. Il s'arrêta et abaissa ses mains, se concentrant uniquement sur son touché. Il ressentit alors la douceur des fruits à l'odeur si alléchante. Il en cueillit un du bout des doigts et le porta à son nez. Il huma l'air ainsi pendant un moment, puis dégusta la framboise pendant plus longtemps encore.

    Il reprit sa marche, et continua à observer le décor sans voir. A regarder par ses oreilles, son nez et ses mains.

    D'un côté, il considérait son handicap comme une bénédiction, car il pouvait tout voir autrement. Il plaignait un peu les voyants, qui eux ne pouvait reconnaître une chose à son odeur, son bruit, son goût ou sa forme.

    Il sentit alors une agréable odeur, mais plus artificielle. Elle n'était pas celle de la forêt. Il donna un goût de langue dans l'air, et il ressentit une humidité fruitée. Du parfum.

    Il s'arrêta. Il y avait quelqu'un d'autre près de lui. Une fille.

    Ses yeux aveugles s'arrêtèrent sur une forme lumineuses au centre d'une zone d'ombre. Il devina là un arbre, certainement très grand et très vieux. Il avança vers le lieu à pas lents, à pas feutrés.
    Les bruits que causaient sa marche étaient étouffée par le tapis de feuilles et d'aiguilles de pins qui jonchaient le sol.

    Il se sentit basculé.

    Ses pieds avaient heurté quelquechose devant lui que ses mains n'avait pu percevoir. Il chuta en avant et n'eut pas vraiment le temps de réfléchir. Ses mains empêchèrent sa chute en le réceptionnant au sol. Il se retourna et, avec la force de sa chute, s'assit sans aucun effort. Il souffla, puis tâta des mains la chose qui l'avait fait tombé. Il sentit une surface lisse, douce. Une peau. La voilà donc, la fille ! Elle était au pied du grand arbre, et c'était ses jambes tendues en avant qui avait provoqué sa chute.

    Un sourire s'esquissa sur son visage d'habitude si inexpressif.
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