Souvenire, souvenire...

Gavina avait à peine changé de direction qu'elle s'était perdue.
"Rahh merde" laissa-t-elle échapper entre ses dents.
Ce n'était pas un quartier admirable. Pas grand monde passait par là visiblement. Rien. Ah si, au bout de la rue, une blondasse et un rouquin se tenaient à l'embouchure de la rue. Elle était adossée à son muret, fumant cigarette sur cigarette, humant avec avidité. Lui semblait demander quelque chose.
Gavina ne portait pas encore son uniforme, elle venait à peine d'arriver dans la ville, elle était censée avoir un logement de fonction, mais celui-ci restait introuvable.
La tension qui dominait ces lieux l'intriguait. "Un endroit sans flic" pensa-t-elle. "J'espère que je ne serais pas attachée à ce quartier."
Elle était habillée en civil, ce qui la calmait. "Pas d'uniforme, pas d'emmerdes."
Elle s'approcha d'un pas rapide des deux personnes près du muret.
- Bonjour! Pourriez-vous m'indiquer où je peux trouver cet endroit? leur demanda-t-elle, en leur tendant un papier.
Malheureusement, ce qui y était écrit était indéchiffrable.

(Ordre: Peter -> Kim -> Gavina? )

Les deux personnes se saisirent du papier tour à tour, mais personne ne put le lire. La blonde lui posa une question, à laquelle elle répondit tout sourire, malgré le tutoiement qui la déstabilisait. Elle n'avait pas l'habitude.
- Non, c'est ici que je dois habiter. C'est un collègue qui m'a donné ce papier. Je crois qu'il voulait tenter une nouvelle expérience, celle d'écrire avec ses pieds!
Elle rit. Voyant que ses deux interlocuteurs ne riaient, quant à eux, pas du tout, elle ajouta:
- Je n'ai pas son numéro pour le demander. Ca me pose bien problème. il faudrait que je trouve avant cette nuit!
Le ciel était gris, empli de nuages menaçant. Vraiment le temps était changeant. Gavina observa le ciel un instant, avant de se retourner à nouveau vers les deux personnes. Des fumeurs nés. La cigarette leur faisait beaucoup de bien, ça se voyait, ils respiraient la fumée. Gavina n'avait jamais goûté à la cigarette, elle ne savait pas pourquoi. Peut-être à cause de l'odeur. Ou peut-être à cause de ce crâneur de Bernard qui fumait sans cesse.
- Excusez-moi, je ne me suis pas présentée, je me nomme Gavina Fauconnier;ajouta-t-elle. Vous êtes du coin? Quant à moi, je viens juste d'arriver dans cette ville.

(ok, amuses-toi bien!!! :-) )
Gavina les écouta répondre. La jeune femme blonde lui proposa un hôtel: l'hôtel Amadeus.
-Pourquoi pas; dit-elle.
L'atmosphère était devenue tendue, comme si ses deux interlocuteurs restaient méfiants. Pas étonnant, elle faisait cette impression à dix mille lieux à la ronde. Vraiment pas de chance.
Malgré cette tension, elle écarta une mèche rouge de son front et demanda, d'un ton certain:
- Vous ne sauriez pas où se trouve le commissariat. On pourrait m'aider là-bas, je pense.
Elle pria quelques instants de ne pas avoir fait une gaffe.
La jeune femme blonde regardait du coin de l'oeil son paquet semblant compter le nombre de cigarettes s'y trouvant. Que des cigarettes? Gavina n'en était pas sûre, mais ce n'était pas son problème, enfin pour le moment du moins.
Et même lorsque ce serait son problème, c'est les dealers qui l'intéressent, pas ces pauvres petits drogués qu'elle rencontrait à chaque coin de rue.

(je sais kim xD)
Le jeune homme roux souffla une excuse et s'en alla rapidement, pas très poliement à vrai dire. Mais bon, Gavina était habituée, on faisait souvent ça. Au moins, elle n'avait plus aucun doute, c'était bien un quartier sans flic. Bien sûr, c'était forcément le quartier auquel elle allait être rattachée. Depuis qu'elle était flic, elle était toujours dans les zones difficiles, celles où les gens jetaient des pierres sur les policiers en patrouille (ou même pire: des oigons surgelés), celles où pourtant ils faisaient le plus de bien.
-Ouah, calmez-vous! répondit-elle à la blonde lorsqu'elle celle-ci lui cracha des paroles froides. Je ne voulais pas vous offenser!
Gavina soutînt ensuite le regard de défi que lui lançait la blonde.
- Vous avez l'air d'avoir quelque chose contre les policiers... Que vous ont-ils donc fait?
La jeune femme aux cheveux rouge savait qu'elle ne devrait pas parler ainsi, qu'elle ferait mieux de partir, mais cette blonde avait quelque chose d'intéressant. Elle voulait en savoir plus, elle désirait, aussi étrange que cela paraîsse, la connaître davantage. Lorsqu'elle travaillait dans la banlieue parisienne, elle s'était fait des amis parmi les "jeunes" des quartiers dit "sensibles". Elle lança à son tour un regard de défi, attendant la réponse.

La fumée de la cigarette de la blonde et ses répliques froides et sévères n'intimidèrent pas la jeune Gavina.
Elle n'était pas enervée, elle avait l'habitude. Lorsqu'elle était en patrouille, ce n'était pas rare que quelqu'un réagisse ainsi, parfois c'était pire, ça c'était vraiment de la nioniotte.
La jeune femme toussa à sentir la fumée de la cigarette, puis se râcla la gorge.
- Ce ne sont pas les flics qui font la justice. Les policiers ne jugent pas, ce n'est pas leur boulot; rétorqua-t-elle.
Elle ne voulait pas s'enerver, à quoi bon se faire des ennemis?
Elle se prit donc à tutoyer la blonde, mais pas avec méchanceté.
- Changeons de sujet, veux-tu? Je crois que c'est un sujet qui fâche. Ce quartier a-t-il toujours été comme ça? Je veux dire...aussi sale? Il faudrait que les éboueurs passent plus souvent.
Et elle sourit, tout simplement, comme si elle avait affaire à une camarade.
- Tu habites ici depuis toujours? ajouta-t-elle. On dirait pas, mais moi aussi, lorsque j'étais enfant j'ai vêcu dans un quartier comme ça...
Décidémment, elle ne se comprenait plus elle-même.

(j'ai pas dit "on dirait pas que tu vis dans ce quartier" mais "on dirait aps que j'ai vêcu dans un quartier comme ça! xD)

Décidémment, la jeune femme ne se comprenait vraiment plus. Pourquoi restait-elle à discuter avec cette blonde si sarcastique. Elle ne le savait pas et pourtant... Elle tourna la tête et regarda le muret.
C'était peut-être risqué, la jeune femme avait peut-être un couteau ou un cuteur caché quelque part... Bien sûr, c'était toujours les flics les méchants. Cette fois elle laissa passer...Mais elle continua:
- Oui, moi aussi j'avais honte de mon quartier, mais pas pour la même raison que toi... J'avais honte de ce qui s'y passait... Heureusement que je l'ai quitté à l'âge de douze ans.
Elle repensa alors à la mort de sa mère, morte dans l'incendie de son HLM. Un incendie provoqué par une bande qui voulait régler des comptes. Bilan: 10 morts -dont 5 enfants- et 4 blessés. Elle y avait échapé miraculeusement et avait été adoptée par la DASS. C'était ce qui lui avait permis de faire de bonnes études.
Elle ne put retenir une petite larme. Elle n'était pas très bonne psychologue dans ces cas.
- Tu sais, je n'ai pas honte de ce que je suis devenue.
Elle se reprit:
- Tu te sens bien ici?
Elle savait bien que la blonde ne déballerait pas sa vie, mais elle essayait tout de même.

(ah ok xD dsl)
Gavina écouta la réponse de la blonde, puis se rendit compte qu'elle ne connaissait même pas son nom.
- Comment t'appelles-tu? demanda-t-elle. Ecoute, depuis tout à l'heure, tu me parles comme à un flic qui te chercherait querelle, ou autre, mais je ne te veux aucun mal, bordel! Je ne suis pas en uniforme, je ne suis pas en service, je suis juste Gavina, je suis juste moi. Je suis un être humain, merde! Un être humain comme tous les êtres humains!
Quelle tyrade! Gavina finit par sourire en regardant la blonde.
La pluie commença à tomber, enssevelissant les bâtiments, les poubelles du coin de la rue, le muret où elles se trouvaient.
Elle était de plus en plus forte, devenant casi diluvienne.
- Mince! Manquait plus que ça! Ca m'apprendra à être aussi bavarde!
Au bout d'une minute, elles étaient déjà toutes trempées.

(c'est qui Soprano ? xD)

La jeune blonde répondit à sa question d'un ton péromptoire:Kim. Un diminutif certainement. Elle n'ajouta rien, alors que la blonde commençait à s'en aller, roulant sur son skate.
Elle repensa à la petite discution qu'elles venaient d'avoir. Une discution sans issue, une discution terminée?
Mouillée jusqu'aux os, gavina se retourna pour voir Kim partir. Elle était totalement perdue cette fois. Plus personne en vue. Elle suivit Kim qui devait certainement se mettre à l'abri, ne sachant que faire d'autre.
En courant, elle releva sa veste et la plaça à bout de bras au dessus de sa tête.
- Attends!, cria-t-elle à l'attention de la jeune femme. Pourrais-tu au moins me dire où se trouve la caserne de pompiers la plus proche si tu ne veux pas me parler du commissariat?!
Gavina était vraiment dans la merde, comme à son habitude. Elle réfléchissait déjà au fait qu'elle devrait passer la nuit à l'hôtel...Mais, d'un côté, elle n'avait pas beaucoup d'argent sur elle!

(ouais, bonne idée ^^)
Alors que la pluie les enssevelissait, Kim lui répondit, toujours sur son skate, mais cette fois-ci avec un ton plus plaisant.
Gavina s'écria, en guise de réponse, un sourire aux lèvres:
-D'accord, merci quand même!
La jeune femme se mit ensuite à l'abri sous un petit toît, devant un magasin. Elle n'avait aucune idée d'où elle pouvait aller, et ne pouvait donc qu'attendre que la pluie cesse. Pour une fois, elle aurait mieux fait de fermer sa gueule. Elle finit par s'assoir sur le trottoir, toujours à l'abri, et se roula en boule. Elle était trempée, et la brise qui soufflait dans les environs la gelait littéralement.