Les pseudos meilleures-amies [Noémia]

Un grand arbre se dressait devant elle. Non, pas grand, gigantesque ! Il dépassait de loin la maison bâtie derrière lui, pourtant déjà immense. Selon les souvenirs de Tiffanie, il dépassait aussi la maison de son enfance, la fameuse maison que nombre de gens enviaient. Celle qu'elle avait quitté pour venir s'installait ici, à Urban Whirl. Celle de sa famille. Au plus haut qu'elle pouvait levé son regard, ses branches s'étendaient, cachant le ciel et offrant une ombre infinie sur le jardin qui paraissait beaucoup trop petit pour recelé un tel monument.
L'arbre était absolument immobile. Pas une de ses branches, pas de ses innombrables feuilles, ne bougeaient. Il s'élevait ainsi, devant elle, comme dans un mélange abile d'impressions de calme grandeur et de prétention mesurée.
Soudain, un vent venu de nulle part souleva les cheveux de Tiffanie. L'arbre resta immobile un moment, comme hésitant a daigné bougé pour ce vent. Puis, encore plus rapidement que le souffle s'était réveillé, l'arbre se mit a bougé. Le bruit de ses feuilles et de ses branches en plein mouvement était comme un cri aux oreilles de la jeune fille.
Puis, plus rien.


Tiffanie ouvrit les yeux, ce qui lui parut d'abord inutile, car elle pouvait encore voir le grand arbre, image créé de son esprit assoupi. Rien qu'un rêve. Puis, peu à peu, le décor de sa spacieuse chambre se révéla à elle, brisant ainsi la vision étrange de cet arbre. Elle essayé au début de retrouvé cette image, mais, ne rencontrant pas de succès, abandonna rapidement pour tourner son regard vers l'horloge accroché sur le mur droite de sa chambre. Dix heures trente, déjà. Bien sûr, le samedi, il n'était pas nécessaire qu'elle se lève aux aurores pour son travail, mais elle aurait voulu avoir tout de même plus de temps pour se préparer. Elle estima au final qu'elle avait plus de temps que nécessaire pour ça, et pris le temps de s'étendre dans l'amas que formaient sa couette et son oreiller.


Au bout de cinq petites minutes à prendre le temps de réveillé son corps et sa pensée encore encrés dans le confort du sommeil, elle se leva et se dirigea vers la salle de bain à côté de sa chambre. Arrivé dans cette pièce, elle se frotta les yeux pour la dixième fois ce matin, s'appuya de sa main libre sur le rebord du lavabo, et s'observa. Ses cheveux d'un brun-roux était totalement décoiffé, ses yeux verts encore à demi-fermés, son maillot fin sans manche offert par son frère, et qu'elle utilisait en guise de pyjama, et comme seul vêtement pour le bas, elle portait une culotte verte.

Après avoir pris un bain et s'être changé tout en chassant l'étrange rêve de son esprit, elle refit sommairement son lit. Un mince rayon de lumière provenant de sa fenêtre et plus précisément de ses volets fermés irradiait le centre de son lit. En sortant de sa chambre, elle atterrit dans l'immense pièce qui lui servait de salon. Pourquoi si immense ? Et bien, elle était une Gibson. En venant s'installer ici, elle avait pris le soin de choisir un des appartements les plus spacieux, confortable et luxueux de la ville. Elle avait les moyens, mais elle se demanda à ce moment même si elle ne serait pas mieux dans un simple 3 pièces, comme tout le monde. Elle se demandait si toute cet argent dans lequel elle avait grandi n'avait finalement servi à rien. Elle perdit vite le file de cette pensée, et réfléchi plutôt au rendez-vous de ce midi. Elle allait revoir Noémie (Noémia de son vrai prénom, mais après tant d'année d'amitié, elle l'appelait ainsi) ! Noémie, sa meilleure amie, qu'elle n'avait pas revue depuis qu'elle était installé ici ! Le manque qu'avait causé son absence avait été en parti comblé par Hugo, certes, mais hélas qu'en parti ! C'était seulement maintenant qu'elle était sur le point de la revoir qu'elle réalisait que son amie lui avait manqué. Leur longue conversation sur tout et sur rien, les sorties...
A vrai dire, depuis qu'elle était ici, qu'avait-elle fait ? Rien, hormis son travail et Hugo...
C'est depuis ces quelques jours où elle avait repris contact avec Noémie. Elles avaient décidé ensemble de ce rendre au El delicious, où Tiffanie savait qu'ils avaient une excellente réputation.
Elle sortit de son appartement, glissa la clé dans la serrure et tourna, puis les remit au fond de sa poche. Elle appela l'ascenseur, descendit les 15 étages qui la séparait du sol puis, une fois devant l'immeuble où elle vivait, elle fit signe à un taxi qui passait. Celui-ci s'arrêta quelques mètres plus loin, et Tiffanie prit un malin plaisir a marché très lentement vers lui. Après tout, il n'avait pas à s'arrêter si loin d'elle ! Si elle demande un taxi, ce n'est pas pour qu'il se gare où elle n'est pas...

Apparemment, et au plus grand regret de Tiffanie, le chauffeur n'avait pas accroché à sa manœuvre pour l'énerver. Il était parfaitement calme et demanda à la jeune fille aussi poliment que possible :

-Votre destination, Mademoiselle ?

Malgré sa frustration passagère, elle lui répondit gentiment :

-Le restaurant El Delicious, s'il vous plaît.

Il l'emmena rapidement au lieu-dit tout en lui racontant des choses de l'actualité, qui n'intéressaient pas vraiment Tiffanie. Elle ne l'interrompit cependant pas, tout autant qu'elle ne l'écouta pas. Il la déposa au bout de dix bonnes minutes au restaurant, et en descendant, Tiffanie jetait des regards autour d'elle. Il n'y avait aucun trace de Noémie.
Elle se dirigea vers un mur où elle s'appuya en attendant son amie, et en jetant des regards fréquents à sa montre. Une heure. Près d'elle, un groupe d'homme – aux alentours des 20 ans, estima-t-elle – parlé bruyamment. Parmi eux, un garçons qui écoutait calmement les autres, gardant un petit sourire au coin du visage. Tiffanie avait remarqué qu'il lui jetait des regards rapide, et, manifestement, essayant de rester le plus discret possible. La jeune fille réussit à l'intercepter pendant un de ses brefs moments, et leurs regards se croisèrent. Il rougit aussitôt, son sourire disparut, et il détourna son regard. Elle lui jeta encore quelques regards amusés, mais apparemment il était bien timide : il gardait ses yeux immobiles et fixés sur les pieds d'un autre garçons situé en face de lui.

Elle regarda encore une fois sa montre. Une heure cinq. Tiffanie avait un peu d'avance, certes, mais elle commençait a s'impatienter.