Reminiscence ( s )

Monsieur Roux. Messages : 442 Date d'inscription : 03/05/2009 Age : 32

Pff, mon boulot commence à m’étouffer, chose plus qu’inhabituelle. Mon patron me demande de prendre un autre artiste ou groupe que celui que je viens de lancer, il m’énerve. Le groupe que j’ai à ma charge, ce ne sont encore que des « gosses » dans la dure loi de la jungle du « commerce musical ». Ils ont beau avoir bien progressé, je me devais de les tenir encore à l’œil. Ce n’est pas maintenant que je vais les relâcher. Et chez moi, c’est un groupe ou artiste à la fois, pas deux, je vais le lui faire comprendre à ce boss de malheur ! Etre transféré à Sheim a quelque part ses désavantages. Non, sérieux, sur le plan boulot, je préférais Lille. Au moins, je pouvais conjuguer entre la musicienne et la manager que je suis. Mais ça n’a pas l’air d’être l’avis ce cet imbécile fini.

Je sortais sous les engueulades du chef, plus que mécontente et cela se voyait sur ma tronche, un vrai pitbull. Je pris mon sac, puis, j’enfilai mon long manteau noir et ma longue écharpe rouge pour affronter le froid de l’hiver. *Oh, nom d’un chien, il caille !* Mouais, j’étais sensée le savoir, ayant pour une fois regardé la météo. Je me décidais de me balader, voire de boire un verre dans le bar du coin pour me changer les idées en observant les personnes aux alentours, et, pourquoi pas, discuter avec un inconnu de choses et d’autres…sans que ça se tombe dans la drague, bien sûr. Je tiens à rester dans le célibat pour l’instant.

Je trouvai rapidement ledit bar en question et y entra. La chaleur ambiante est trop forte pour moi qui suis nordiste de naissance, il doit faire quoi dans la salle ? Vingt et un degrés ? Alors que l’on recommande dix-neuf… *Et c’est comme ça que l’on devient frileux…*

Tout tend à me faire sortir de mes gonds, aujourd’hui…

En m’asseyant au bar, je remarquais que j’étais à côté d’un homme qui se saoulait,… quelle brillante entrée en matière…

Le barman me remarqua en voyant la tête que je tire et c’est dans une note d’humour à deux balles qu’il m’accueillie :

- Bonjour, Irina, ce sera une vodka pour cette fois ?

Prenez note, je ne bois pas d’alcool sauf dans les grandes occasions. J’offris un sourire railleur :

- Un chocolat liégeois, s’il vous plaît, je suis plutôt énervée à cause de mon têtu de patron.

Le barman ne me posa pas plus de questions et me donna l’objet de mon réconfort dans les cinq minutes qui suivirent. J’avalais la crème chantilly avec ma cuillère alors que l’homme à ma gauche (un joli rouquin, ceci dit) finit par se rendre compte de ma présence. A ce que j’entendis, ce ne devait pas être son jour non plus. Je lui répondis de manière réaliste :

- Que voulez-vous qu’on y fasse ? Comme le dit si bien ma mère, « la vie est une tartine de merde que l’on mange tous les matins ». Ne vous croyez pas le seul à être embourbé dans la gadoue et en avoir du mal à en sortir.

Non, je ne cherche pas à être cruelle avec lui mais à lui mettre les yeux en face des trous…

Monsieur Roux. Messages : 442 Date d'inscription : 03/05/2009 Age : 32

Les alcoolos sont des gens que l’on veut éviter en les voyant ainsi. Je cherchais à le faire sortir de ses réflexions noyées dans l’alcool et le faire sortir de l’alcool aussi.
Le mec me regardait d’un mauvais œil, s’il continue comme ça, il va finir par loucher. Ce dont je ne douterai pas, ayant un oncle alcoolo, j’en ai vu des vertes et des pas mûres avec lui.
Je ne suis peut-être pas pro du comment sortir de ce cafard mais bon…je ne vais pas l’aider non plus.

Et il se fait resservir…je secouais la tête… Et merde ! Il fait ce qu’il veut, ce n’est pas à moi de prendre les gens en charge sans leur demande. Il n’a pas envie de s’en sortir. Il eut un sourire des plus con, m’enfin, s’il pense être heureux ainsi… Bon ben, il sera heureux en louchant…

Et en fait, si je suis ici, ne serait-ce pas parce que je voulais oublier mes soucis ? c’est ce que mon voisin de chaise essayait tant bien que mal de me le faire comprendre.

A la réponse du rouquin, je souris à nouveau. Le pauvre, il me fait vraiment pitié. Quoique je dise, il se mettrait en rogne, j’optais donc, pour le mensonge…si j’arrive à mentir. On peut dire que je suis encore en fonction « franchise ». Je lui répliquais gentiment :

- Chacun ses petits plaisirs, on a bien le droit d’oublier la réalité. Je suis bien là pour oublier mon patron qui ne pense qu’à la rentabilité de sa boîte et à se remplir les poches… (j’eus un petit rire) Je ne serais même pas étonnée qu’il se fasse des « nanas » malgré sa tronche de Monsieur « politiquement correct ».

Pouffant toujours de rire, je posais ma tasse à présent vide, et je redemandais un autre chocolat liégeois. Ces machins-là faisaient leur effet…

[HRP : Désolée, ta réponse me donnait pas d'inspiration...Hein ? Mise en page gay ? Je ne savais pas que ça existait... XD]

Monsieur Roux. Messages : 442 Date d'inscription : 03/05/2009 Age : 32

Si tout le monde y trouve son compte y'a pas vraiment de mal à vrai dire.

Tandis que mon rouquin de voisin demandait soudainement quelque chose à manger, je commandais de suite un jus de citron pressé. Le chocolat, ça donne soif et ça vous empêche de chanter car ça vous encrasse les cordes vocales. Il faut donc, retirer ça par du jus de fruits ou tout simplement de l’eau. J’ai préféré je jus de citron pour me remettre d’aplomb. Il me lança une nouvelle réponse avant de se tourner vers moi ayant l’air de vraiment vouloir connaître mon opinion sur la chose. J’étais perplexe, je ne savais plus si ça concernait le début ou la fin de ma phrase…ça aurait plus de logique, si c’est le début… Ok, on peut se faire plaisir mais autrement qu’en se soulant la gueule.

- Si vous parlez toujours du fait d’oublier la réalité, je veux bien reconnaître, qu’il y a des manières que j’estime un peu « déshonorantes » de le faire… (après une courte pause) Rooh, et puis, vous avez quelque part raison : chacun ses problèmes.

Si la manière de se consoler à mon boss est de se réfugier « vulgairement » dans les bras d’une femme, pourquoi pas…*Mais, Seigneur Dieu, qu’il ne me mêle pas à ça, bon sang de bonsoir ! Je n’ai pas envie d’être avec quelqu’un même pour ce genre de choses…* Le seul problème, c’est qu’il n’aime pas qu’on lui résiste et ce, peu importe le sujet ou la chose en question. *Pauvre macho…* Et cette injure n’est même pas tourné envers mon voisin de chaise, qui pensait justement que j’allais la lui adresser. Ce dont je n’en savais rien, bien sûr.

Je pris une gorgée de mon jus de citron, avant d’ajouter avec lassitude :

- C’est juste que j’en ai marre que certains hommes prennent encore les femmes pour des objets, des robots bien gentils ou des personnes à ranger dans une catégorie bien précise au même titre que les handicapés. N’y voyez rien de méchant envers vous ou à qui que ce soit d’autre ici, au contraire. Je suis simplement une bonne féministe pure et dure qui pense être égale en droits et en dignité à toute personne peut importe ce qu’elle est.

Eh, non, pas de bagarre. Je ne suis pas fille à m’énerver pour si peu… Les arts martiaux (qui demandent un certain contrôle de soi) que j’ai pu faire m’y ont en partie aidée.

Monsieur Roux. Messages : 442 Date d'inscription : 03/05/2009 Age : 32

Prenez un truc à manger, c'est vraiment bon ici.

Si les mecs sont aussi exigeants et pensent et les nanas leurs appartiennent ou sont leurs objets, c'est juste parce qu'ils , on besoin de vous. Mais de la à l'admettre ...

Face à ma tirade, mon voisin sourit mais de manière tranquille, il ne semble pas que ce soit un sourire railleur. Il eut son assiette avant de me conseiller de manger quelque chose, rien pour la qualité de ce qu’ils font.

- Je le sais, je suis déjà venue ici, mais je reconnais que vous n’avez pas tort.

Bah, pourquoi pas, après tout ? Je peux toujours faire poireauter le patron d’ici-là. S’il entre, il aura affaire à une prise bien sentie, c’est moi qui vous le dis. On ne me dérange pas alors que je suis seulement en train de me détendre, je me suis retenue jusqu’alors car un pauvre monsieur qui n’a rien demandé sinon boire et manger s’est retrouvé voisin d’une blonde survoltée. L’addition allait être salée mais tant pis. Je commandai alors la même chose en guise de guise de quatre heures, que je n’ai même pas eu le temps de prendre. En attendant, il commençait à manger…il avait l’air de réfléchir à mes derniers propos sur le sujet. Il me balança enfin, une chose des plus évidentes, tant que je n’y avais plus pensé depuis bien longtemps. J’éclatais une fois de plus de rire.

- Oh, c’est vrai qu’ils ont besoin de nous, de même que nous avons besoin d’eux. Mais s’il faut qu’on leur fasse du bourrage de crâne pour qu’on ait un peu de respect en tant que personne, eh, bien soit. Nous les femmes, on n’a rien demandé pour être ainsi, on souffre déjà beaucoup pour être simplement du sexe féminin, alors que vous, non, alors, je ne pense pas qu’on ait besoin qu’on vous sert de défouloir. Enfin, je dis plus ça contre les machistes qu’autre chose. Je reconnais qu’il y a des hommes bien dans l’histoire. Nous ne sommes pas toutes blanches non plus. Il y en a des filles qui se défoulent sur des membres du sexe masculin, et ça je trouve ça aussi déshonorant que ce que j’ai évoqué précédemment.

J’ai l’impression d’avoir dit n’importe quoi. Sur la fin, j’ai voulu me rattraper, pour m’être « extériorisée » comme je ne sais quoi. Manquait plus que je dise « Halte à la phallocratie ! », qui serait d’un ridicule et me ferait passer pour un clown. J’adressais un sourire d’excuse.

- Désolée, mon discours était un peu confus, j’en avais tellement marre.

Comme pour couper court à mon babillage insensé, mon croque-monsieur et les couverts qui vont avec, me furent servis. Je me jetais dessus, manger ferait du bien à mon cerveau bouillonnant de révolution et d’injustice mal justifiée.

Monsieur Roux. Messages : 442 Date d'inscription : 03/05/2009 Age : 32

« ça calme je trouve de ce dire qu'on serait des petits merdouilles sans l'autre sexe. »

« Sincèrement, je pense pas pouvoir te pardonner un jour.»

Je faillis m’étouffer avec un morceau de croque, tout simplement parce que je voulais rire. J’avalais plusieurs gorgées de mon verre, avant de rire pour de bon. *Il me tutoie ? Ok, je vais faire pareil.* Si on veut être familier avec moi, il faut me permettre d’être familière avec l’autre personne en question.

Pendant que je riais tranquillement, i remettait ses cheveux en arrière d’une manière saugrenue : avec son coude ! Je continuais à rire alors que je le regardais en train de faire ce geste. Enfin, je n’aurais pas fait mieux si je mangeais penchée comme lui le faisait. Moi au moins, je mange droite.

Essayant de calmer mon hilarité, je m’approchai de sa tronche en lui disant, l’air taquin :

- Ah bon ? Ce n’est pas vraiment ce que je pense, vu qu’on a décidé de se tutoyer. (je levais malgré tout mon index) A moins qu’il faut que me fasse pardonner pour de vrai, mais je me suis déjà excusée pour m’être défoulée…ou sinon, il faut que je me fasse pardonner à nouveau pour te tutoyer ainsi.

Je reprenais mon rire. C’est vraiment trop bête comme situation, je suis en train de discuter depuis au moins une demi-heure avec un parfait inconnu et je commence à peine à le tutoyer. Ce qui est contre mes principes et mes habitudes : je ne parle jamais aux inconnus sauf à quelques exceptions près comme le barman ou ce rouquin totalement comique.

Mon métier se rappela soudainement à mon bon souvenir. *Au fait, il faudrait que je revienne sur mon lieu de travail…le patron pourrait me renvoyer…bah, je lui suis trop précieuse…* Je n’avais malheureusement pas la volonté de revenir, pour l’instant…’Faut bien que je récupère mes « petits dossiers » à la boîte, à la salle d’enregistrement. M’enfin, ne voyant pas ce que je dois faire pour le rouquin, je me décidais de le lui préciser :

- Je vais rester encore un petit peu avant de reprendre le boulot, ce qui ne m'enchante pas du tout si je recroise mon chef, quoique, si je ne le recroise pas, ça peut aller…. (je me rendis compte de ma phrase paradoxale) Oh, flûte ! Bref, tout ça pour te demander que si tu veux que je te fasse quelque chose pour te pardonner, il vaudrait mieux que tu te dépêches. Et attention ! Pas de trucs louches ! terminais-je avant de pouffer de rire.

Manquait plus qu’il me demande quelque chose dans le genre tiens…

(Ouah, c’est le deuxième post sur tous les posts que j’ai pu faire, où j’ai eu une panne d’inspi vers la fin >_<, mes excuses…)