Hum... Bonjour?

Et bien voila.
Me voici perdu dans cette grande ville.
Où que je regarde autour de moi, de grands immeubles barrent l'horizon. D'immenses tours vitrées qui montent jusqu'au ciel, cachant à ma vue la ligne limite entre terre et ciel. Ici, il n'y a plus de limite. Les constructions ont conquis le ciel. Levant le nez par dessus les bâtiments plus anciens entourant la place centrale, je me noie dans la multitude d'étage constituant ces immenses battisses annihilant toute notion de distance ou de hauteur. Ils semblent si loin et si proches à la fois. Je ne saurais dire à quelle distance ils se trouvent. Et je me perds dans toute cette immensité. J'en ai le tournis.
Baissant les yeux, je finis par balayer du regard l'endroit où je me trouve actuellement.
Une large place pavée entouré de bâtiments plus ou moins anciens, du moins d'une architecture totalement différente de celle des immeubles que l'on voit au loin. Devant ce qui semble être la mairie de la ville trône la statue d'un fier étalon, le membre avant gauche levé en angle droit, chevauché par un homme se tenant droit comme un piquet, le regard perdu au loin, tendis que sa monture semble regarder les gens qui marchent à ses pieds, certains adossés contre le marbre du piédestal de la statue, sans pour autant lui prêter la moindre attention.
M'approchant lentement du couple ainsi immortalisé dans la pierre, je défie du regard l'animal qui me fixe. Je plante mon regard dans ses yeux, le visage fermé en une expression d'une parfaite neutralité. Puis, comme si je comprenais soudain qu'il ne détournera pas le regard avant moi, je baisse les yeux vers l'inscription gravée dans le marbre en dessous de l'animal. Le nom de son cavalier précède un court texte écrit en ancien français. Mais le nom de l'étalon n'y est pas donné. Idiot que je suis....
Poussant un soupir, comme lassé de ma propre stupidité, je finis par me détacher de l'être de marbre et lui tourner le dos. Je tentais en vain d'ignorer la sensation désagréable causée par le regard de l'étalon fixé sur moi. J'avais vraiment l'impression qu'il me regardait...

Il y a là tant d'humains. Des gens se promènent, seuls ou en couple. Des filles, habillées des derniers vêtements à la mode, discutent en marchant d'un pas vif, le sachet contenant leurs dernières acquisitions à la main. Un couple de touristes mitraillent chaque recoins des bâtiments alentour. Une petite famille achète des bonbons à un marchand ambulant. Plus loin, un jeune homme est assis seul sur un banc, plongé dans la lecture d'un magasine. Il y a tant d'humains ici, et moi, je m'intéresse à un cheval de pierre...

Je lâchai un second soupir avant de lever les yeux vers le ciel. Il suffisait de regarder plus en vertical pour que les immeubles de la périphérie ne viennent pas me cacher la vue.
Quelques nuages cotonneux se promenaient dans l'infini bleu de notre atmosphère. J'ai souris. Un sourire adressé au ciel, le seul ici qui ne me semblait pas être un parfait inconnu. Sa présence me rassurait. C'est stupide, je le sais bien. Mais je me sens déjà perdu dans cette ville dans laquelle je viens pourtant à peine d'arriver...
Je n'ai encore rien exploré et ne sais pourtant pas où aller. Je ne connais personne mais ai peur d'adresser la parole à qui que ce soit. J'aurai voulu avoir un ami sur place, quelqu'un qui puisse me guider dans ce nouveau monde. Mais je suis bel et bien seul. Et je me demande si je dois regretter mon choix. Qu'est ce qui m'a poussé à venir ici, après tout? Qu'avais-je à y gagner?
Fuir la douce monotonie de ma vie et le confort familial. C'est idiot, mais j'en avais un peu marre d'être trop heureux. Ce bonheur infini a fini par m'ennuyer. Peut être suis-je un peu maso, mais j'ai besoin d'aventure dans ma vie, quitte à en souffrir. Même une déchirure ne constitue qu'un événement perturbateur dans une histoire trop répétitive.
Peut être est-ce dû au fait que je n'ai toujours été qu'un spectateur de ma propre vie. Toutes ces blessures, toutes ces larmes qui ont coulé sur mon visage, est-ce que je les ressent réellement? J'ai l'impression que tout cela me touche de la même manière que l'on serait touché par un film. Je ressens une certaine compassion pour ce personnage à qui je ressemble tout de même, et certaines scènes particulièrement tristes savent me peiner, mais sans que je ne me sente jamais directement concerné. Suis-je bien dans mon corps?
- C'est pourtant moi, qui suis sensé tenir le rôle de spectateur...
Je souris, légèrement amusé.
- Non, toi tu es mon ange gardien, ce n'est pas tout à fait pareil.
Contrairement à mon habitude, j'avais prononcé cette réponse à haute voix. Une personne passant à coté de moi à ce moment là c'était retournée, pensant visiblement que je m'adressais à elle. Mais mon regard restait perdu dans le vide du ciel.
Oui, peut-être que je suis fou en réalité. Mais je me plaisais dans cette folie. Et je croyais profondément en chacun de mes délires. Cependant, le fait que je n'en aie jamais parlé à personne pouvait montrer que je manquais de certitudes et de confiance en la réalité de tout cela? Ou peut être cela montre-t-il tout simplement que je n'ai personne à qui parler.
- Sauf toi, bien sûr.
J'avais cette fois chuchoté. Généralement, je me contentais de simples pensées lorsque je m'adressais à lui. Il lit dans mon esprit, alors pourquoi m'embêter à parler, au risque de passer pour un fou? Peut être avais-je besoin de concrétiser cela...
Il souriait. Je ne le voyais pas, mais je savais qu'il souriait. Et cette simple pensée suffisait à réchauffer mon cœur.
Je ne serais jamais seul.... N'est-ce pas...?

Un jour, je me suis dit que peut être n'était-il qu'une illusion due à ma solitude. Depuis quelques années, ma solitude s'était accrue. Je me sentais différent, et les gens autour de moi me faisaient bien sentir qu'ils partageaient cet avis. J'en souffrais, mais ne faisais pourtant pas d'efforts pour me rapprocher d'eux. Peut être en réalité ne m'intéressaient-ils pas, tout simplement.
C'est à cette période que je me suis rapproché de lui. Il a toujours été là, près de moi, depuis ma naissance, sans doute. Mais c'est il y a quelques année seulement que j'ai réellement prit conscience de qui il est.
Et un jour, je me suis demandé si je n'étais pas réellement fou. Après tout, pourquoi mon médecin m'avait-il envoyé voir un psy...? J'ai osé me demander s'il existe réellement, ou s'il n'est qu'une imagination, une bouée de sauvetage montée par ma peur de la solitude.
Il m'a simplement demandé de croire en lui. Je n'ai plus jamais douté. Il est là, j'en fais ma certitude.

Je ne suis pas seul dans cette ville inconnue.

[haha, mon message est trop long, fallait s'en douter ><" bon bah je poste en deux fois, hein x) ]

Lâchant subitement mes pensées diverses et inutiles, je me suis rapproché d'un marchand de sucreries. J'ai toujours faim. Toujours, même si mon estomac est plein. Pourtant, je ne grossis jamais, gardant au contraire un poids très légèrement en dessous de la moyenne. J'ai mis ça sur le compte de ce problème de santé dont j'ai oublié le nom et ai décidé de compenser en mangeant le plus possible. Je m'empiffre à longueur de temps, de ce que j'aime, sans aucunes considérations caloriques, sans faire nullement attention à ma santé. Ma mère me l'a si souvent reproché. Je sais bien que mon excès de cholestérol va un jour me poser de graves problèmes, mais je m'en fous. Le film finira plus tôt, rien de plus. Et les aliments que je mange sont mon paquet de pop-corn. Si je ne mange pas, je m'ennuie. Alors, mieux vaut vivre bien et peu que longtemps et mal, n'est-ce pas?
Cela faisait quelques temps que je fixait un petit stand posé en bordure de la place, sans vraiment me décider à approcher. Il s'agissait d'une petite cabanette comme celles que l'ont voit sur les marchés de Noël, proposant un menu de crêpes, gaufres, beignets et autres sucreries populaires. Je me lançai enfin et allai jeter un œil aux friandises proposées. Rien de vraiment intéressant pour qui n'aime pas le sucré. Mais je finis cependant par jeter mon dévolu sur une crêpe au nutella, juste pour le plaisir de remplir un estomac pourtant déjà plein. Juste pour le plaisir de manger.

Je m'approchai timidement du stand, fixant les prix indiqués. N'osant l'interpeller moi même, j'attendais que l'homme du stand ne m'adresse la parole. Ce qu'il fit rapidement, me demandant ce que je désirais. Je lui indiquais donc ma commande d'une petite voix, puis attendis qu'il s'en occupe. Une petite minute plus tard, j'échangeais une poignée de piécettes, soigneusement choisies dans le but d'alléger mon porte-monnaie, contre une crêpe bien chaude qui brula mes doigts déjà chauffés par le soleil qui pourtant déclinait au loin. Je mordis une première bouchée sans bouger de devant le stand, alors même que le marchand triait mes piécettes dans sa caisse. Puis, après avoir passé ma langue sur mes lèvres pour essuyer le chocolat qui coulait déjà (je n'ai jamais réussi à manger une crêpe proprement...), je décidai de marcher un peu. Où, je n'en avais aucune idée. Là où mes pas me guideraient. Je marcherais avec pour seule compagnie ma crêpe au nutella et mon ami invisible.

Mes pas me guidèrent dans une ruelle partant de la place. Il s'agissait d'une large rue donnant sans doute sur une avenue principale. Je savourais chaque bouchée de ma crêpe, malgré les protestations de mon estomac qui se trouvait déjà trop plein. J'avais pour habitude de manger jusqu'à ce que la douleur de mon ventre gonflé se fasse insupportable. Après tout, je ne grossis pas...
Je ne m'étais jamais vraiment demandé d'où venait ce besoin de manger constamment. Mais on m'a une fois dit que ce n'est pas normal. Que c'est peut être un syndrome boulimique lié à ma dépression. Oui, parce qu'il parait que je suis dépressif.
Il est vrai que j'ai une vision du monde désagréablement pessimiste, et souffre d'un cruel manque de confiance en l'être humain. Mais je ne me considère pas pour autant comme dépressif. Mais mes parents, s'inquiétant toujours pour rien, semblaient réellement craindre un suicide de ma part; Sans doute pour cela que je voyais régulièrement un psychologue. Mais vu que je ne lui ai jamais parlé de ce que j'avais réellement au fond de moi, me contentant de raconter vaguement le scénario du film de ma vie en espérant qu'elle ne s'en contente, je n'ai jamais su si j'étais réellement fou. On m'a souvent dit que oui, mais ces avis là étaient ils réellement fondés?
Je suis retourné vers la place centrale. Ce n'était pas vraiment voulu, mais n'ayant pas fait attention à ma direction, j'avais sans doute bifurqué dans une ruelle perpendiculaire et avait fini par faire demi-tour. Ayant fini ma crêpe, je jetai la serviette en papier et la barquette de carton l'accompagnant dans la poubelle la plus proche. Puis j'errai à nouveau vers le centre de la place, ne sachant toujours pas où aller.
J'aurai pu tout simplement me rendre à mon nouvel appartement où m'attendais déjà quelques cartons contenant ma vie. Mais je n'avais pas envie. J'étais bien à l'extérieur, pour une fois. La fraicheur ambiante et la douce obscurité de la nuit tombante me plaisaient.
La plupart des marchands ambulants étaient déjà partis, mais la place ne désemplissait pas encore. Pourtant, pour une fois, ce monde ne me dérangeait pas. Car je les voyais comme des éléments du décors, au même titre que les lampadaires qui entouraient le large carré pavé et qui ne tarderaient pas à s'allumer.

Je fermai les yeux quelques instants. Je ne savais que faire. J'avais un peu peur. Peur de la solitude. Bien que je sache que je ne serais jamais seul, je me sentais le besoin d'une présence plus concrète. Quelqu'un qui puisse m'apporter une chaleur physique. Quelqu'un dont je puisse voir le sourire.
- Je ne te suffirais jamais, hein...?
Essaye de comprendre... Je t'aime, bien sûr, je suis vraiment heureux que tu sois à mes cotés. Mais pourtant, il est vrai que je n'arrive pas à me contenter de toi seul... Pourquoi?
- Un jour, tu trouveras quelqu'un.... Et ce jour là, je serais jaloux, et j'aurais peur que tu me délaisses, ou que tu ne m'oublies....
Imbécile. Jamais je ne pourrais te délaisser, et encore moins t'oublier. Nous sommes liés, tu le sais. Notre promesse est indélébile. Ne l'oublies pas.
Si un jour je fais confiance à quelqu'un, je lui parlerais de toi. Et si il se détourne de moi car me croyant fou, cela voudra dire que j'ai accordé ma confiance à la mauvaise personne. Et je chercherais donc quelqu'un d'autre. En ta compagnie.
- Tu tiens vraiment à passer ta vie seul?

Ta voix amusée laissait entendre une certaine ironie. Tu sous entends que personne ne t'accepterais? Mais je finirais bien par trouver quelqu'un d'aussi fou que moi... Mais oui... Qui sait...
- Yoru no sora kara chijou ni mau konayuki mitsume tooi natsu mi....
Je n'avais pas mon lecteur mp3 sur les oreilles comme à mon habitude, mais cela ne m'empêchait pas de chantonner mes chansons favorites. Je n'avais que ça à faire.
J'aurai pu faire quelque chose d'intéressant de ma soirée. Explorer la ville, m'occuper de mon appartement... Mais j'aime bien ne rien faire, bien que cela soit contradictoire avec ma hantise du sentiment d'inutilité. Flâner en compagnie de mon ami de toujours, tout simplement. Les heures passent et mes pensées se répètent, inlassablement. Comme pour rattraper un peu de cette monotonie perdue, que j'ai pourtant fui de mon plein gré. Je ne sais pas. Tant que l'on ne m'impose rien, je ne ferais rien. Je ne suis qu'un simple spectateur, après tout. Si rien ne se passe, si rien ne me pousse à réagir, je ne ferais rien.
Et pourtant, je rêve d'une vie. Vivre, tout simplement. Ressentir profondément chaque événement. J'aimerai avoir ce don qu'à ma mère d'être heureuse de vivre à la simple vue d'un arbre, nu ou couvert de son manteau de feuilles tendres. Mais pour moi, le bonheur réel est difficile. Je ne sais pas me contenter de peu. Je me raccroche à tant d'illusions et rêves béats que je ne les différencie plus de la réalité, qui du coup me semble si terne.
J'aime tout simplement me perdre dans mes pensées. Quelles qu'elles soient. Aussi inutiles soient-elles. Me répéter inlassablement. Et toi, tu m'écoutes sagement. Ou parfois, tu t'endors. Mais je ne peux pas t'en vouloir. Mes pensées, tu les connais par cœur, après tout. Parfois bien avant que je n'en aie moi même réellement conscience. Toi, tu sais tout de moi, n'est-ce pas?
Pourquoi chercher quelqu'un d'autre alors que je possède déjà la complicité parfaite?
Tant pis. Je n'ai pas envie d'y réfléchir. Je sais de toute façon que je ne trouverais jamais qui que ce soit. Cela peut paraitre si stupide, mais en réalité, je ne sais pas comment me faire des amis. Comment rencontrer quelqu'un dans cette ville immense? Je ne peux pas aller adresser la parole au premier venu qui me semblerait sympathique. Et maintenant que je ne vais plus en cours, quel lieu de rencontres pourrait bien m'amener à adresser la parole à un inconnu? Peut-être au bar. Peut être trouverais-je des amis parmi mes collègues de travail. Je l'espère. Pour le moment, je me contenterais de rêver de toutes ces images d'idoles qui envahissent mes rêves. Idoles intouchables. Mais qui savent si bien me tenir compagnie dans mon sommeil profond.
A propos de sommeil... La fatigue me prend. Trainant le pied, je vais m'affaler sur un banc. Celui où un jeune homme lisait un magasine, tout à l'heure. Il y a quelques minutes, ou quelques heures, je ne sais plus. M'enfin.
Je me laisse aller à une sorte de semi-torpeur, essayant en vain d'échapper à toutes ces pensées qui me fatiguent l'esprit. Je laisse mon regard observer sans trop les voir les gens qui marchent encore sur la grand'place. J'attends. Quoi, je ne sais pas, mais j'attends. J'attends la suite du scénario, j'attends que l'histoire se passe sans moi. Je sais qu'il finira bien par se passer quelque chose.
Attendre, que puis-je faire d'autre de ma vie, après tout? J'attends.

Et peut être, qu'un jour...
Peut être un jour cesserais-je d'attendre. Peut être un jour trouverais-je un but après lequel je courrais de toute mes forces. Se lancer dans la course aux étoiles, n'est-ce pas, Ryô...?
Ryô....


[et je vais m'arrêter là, parce qu'il est tard, que je suis sensé être couché depuis longtemps, et que ce message commence à être trop long pour un rpg, et que personne n'aura le courage de le lire TwT Je préviens juste celui qui répondra qu'il ne faut pas qu'il s'attende à un message de longueur égale pour ma prochaine réponse. J'ai plutôt l'habitude d'écrire très court =3 par contre, vous me pardonnerez, mais je n'ai pas la force de relire ^^' Bonne nuit ]

[avant, je voulait savoir si c'est obliger d'être un gars, peu être que c'est son orientation sexuelle ou bien il veut juste un ami mais bon voila. ^^ Si ça ne dérange pas que je prenne mas pitite Mindy, juste pour te dire que t'as une sacré bonne imagination, faudrait que tu fasse un roman toi, c'est fou! ]

[je n'ai jamais obligé un gars ou je ne sais quoi O_o Sinon, attends d'etre validée avant de répondre, toi x) mais j'admire ton courage si tu as tout lu xD.
edit: Désolé Bliss, c'est Nowa qui réponds x) ]

[Je tiens à préciser que c'est Shou qui a voulut que je rep' ! *Oui ! Je dénonce XD* Mais tu peux te joindre à nous si tu le souhaite Mindy =D]

• Le tic tac de l’horloge de la salle de cours résonné bien trop fort dans cette salle de cours. Mon regard était fixé sur celle-ci alors que je tapais nerveusement mon pied par terre, j’avais totalement décroché. Je n’écoutais plus mon prof de science parler et ma chère voisine ne m’intéressé plus avec ses histoires d’amour ou plutôt de coup de foudre heureusement que je lui ai dis que j’étais gay sinon elle n’aurait pas arrêtait de me harceler pour que je sorte avec elle. Pour une fois j’avais était assez intelligent. La seule chose qui me donnait cette envie irrésistible de sortir c’était tout simplement l’idée d’aller pouvoir danser. J’espère que je n’allais pas rater mon cours de danse cette fois encore j’allais devoir courir pour avoir le métro mais avant cela il faut espérer qu’il n’y a pas trop de monde pour prendre le bus… Eh oui ! J’ai du chemin à faire, et malheureusement je n’ai pas encore l’âge pour passer mon permis et avoir ma voiture. Rah ! Je donnerais n’importe quoi pour avoir l’une de ses merveilleuses petites inventions qui me donneraient la possibilité d’arriver à mon cours de danse avec toutes mes capacités sans ressembler à une loque parce que je suis crevé d’avoir couru sans arrêt. Je soupirais alors que bientôt je tapais avec mon crayon sur la table, n’entendant pas le grognement de mon voisin de droite. Oui, on était dans l’amphithéâtre… Mon prof de Science à du mal à accepter d’être de nouveau dans un lycée alors que soi-disant la fac fonctionne grâce à lui ! Tellement bien, qu’il est de nouveau ici. Je sentis la main de Thomas se poser sur la mienne alors qu’il me regardait avec un regard noir de rage. Je lui acquiesçais un léger sourire pour lui demander pardon alors qu’il lâcha de nouveau celle-ci. Ah non ! Ne vous en faites pas ! Thomas n’est pas un mauvais garçon ! Juste un peu grognon depuis qu’il c’est fait largué par sa copine il y a bien deux mois à présent. Il à du mal à passer à autre chose pourtant, je lui ai demandé s’il avait besoin d’aide pour passer réellement à autre chose. Sauf qu’il a vraiment crus que j’allais coucher avec lui alors, il a aussitôt refusait… Enfin bref ! Ah oui ! La fille à ma gauche c’est Alice, comme je vous le disais un propos des coups de foudre… Elle est même un peu effrayante par moment… Sinon moi ? Ben moi c’est Nowaki. Je ne sais pas trop quoi vous dire sur moi, juste que je suis passionné par la danse et le chant… A part cela ma vie ressemble à celle de tous les autres êtres vivant. Je sursautais brusquement en entendant la sonnerie retentir. Je me levais alors brusquement de ma chaise et après avoir vivement rassemblais mes affaires je sortis dans les premiers de la salle. Je courrais sans m’arrêtais bousculant alors plusieurs personnes dans l’espoir d’arriver à l’heure à mon cours de danse. J’en avais vraiment besoin ! J’avais envie de me dépenser ! De me défouler. Certes ! Je le fais un peu en ce moment en courant dans les rues comme un dératé alors que je veux, non je souhaite de tout mon cœur arriver à l’heure.
  Je restais devant la porte complètement mort de fatigue mais en même temps… Dès plus exaspérais. C’est possible ! Ils ne peuvent pas me faire ca à moi ! Pourquoi ? Pourquoi est-ce que Mégane ne m’a pas prévenue qu’on n’avait pas cours aujourd’hui ? Un long soupire s’échappa d’entre mes lèvres alors que je sortis mon portable et en quelques secondes celui-ci se retrouvait coller contre mon oreille attendant que ma partenaire de danse réponde. Il faut rester zen… J’entendis un coup ‘Hello’ de la part de la jeune fille toujours aussi pleine d’énergie.
  
  « Mégane… Tu ne m’as pas prévenu ! Pourquoi tu ne m’as pas dit qu’on n’avait pas cours ? »
  
  « Oh ! Désolée Darling ! Mais, pourtant je t’ai vu ! AHHH ! C’est vrai ! La prof’ ne t’a pas laissé entrer. Je suis vraiment désolée ! Mais bon ! Si tu veux on fait la fête passe à la… »
  
  Biiip ! Je venais de raccrocher au nez de la blondinette. Elle devait se douter à présent de ma réponse pour sa fête. Je n’ai franchement pas envie d’y aller vu que, elle et ses copines ont la drôle d’idée de vouloir me faire changer de bords… Vraiment, comme ci elles pouvaient faire quelque chose. Je suis né comme ca j’y peux rien après tout. Je me mis à marcher dans les rues sans savoir vraiment où je pouvais aller, je n’ai franchement pas envie de rentrer à la maison. Mes parents partant que ce soir en vacances, quand je pense qu’ils partent sans moi aux Caraïbes… Surement parce qu’ils y restent bien un mois… Et dire que je me moquais d’eux parce qu’ils avaient participé à ce tirage au sort débile… Je crois que j’aurais mieux fait de rien dire, vu qu’aujourd’hui ils se moquent de moi. Je plongeais lentement mes mains dans mes poches alors je me mordillais machinalement la lèvre inférieur, regardant la statue devant moi, sans vraiment y faire attention. Je sentis mon ventre gargouiller alors que des rires me firent baisser un peu la tête. Il y avait des jeunes filles qui avaient surement entendu mon ventre et qui c’étaient mise à rigoler avant de me sourire. Je leur rendis bien sûr ce sourire avant de m’écarter et prendre une barbe à papa au marchand. J’avais eu de la chance vu qu’il allait fermer mais en voyant mes yeux de chien battu il accepta de m’en faire une. Je le lui payais tout en lui souriant pour le remercier. Je me mis alors à manger tranquillement la barbe à papa gout fraise alors que malheureusement cela n’arrivais pas vraiment à me caler… D’ailleurs bien vite la barbe à papa ne fut qu’un vague souvenir. Elle avait vite finis dans mon estomac. Je soupirais alors que je continuais de marcher sentant alors mon sac de sport glisser de mon épaule. Je me mis à grogner alors que je le remontais tout en le décalais fortement de moi. Je me stoppais net ! J’avais bien sentis que mon sac avait tapé dans quelque chose ou peut-être quelqu’un. Je fis un pas sur le côté pour fixer les yeux écarquillais le jeune homme que je venais de frapper. Un léger cris de stupeur s’échappa d’entre mes lèvres alors que je m’inclinais légèrement devant lui.
  
  « Désolé ! Je suis réellement désolé, je n’avais pas vu que tu étais là… Ca va pas trop mal ? »
  
  Je souriais timidement au jeune homme me sentant simplement débile pour tout avouer. Je rougissais, baissant les yeux vers le sol attendant bien sagement que l’on me rouspète après. Je ne sais pas si je dois pleurer de suite pour qu’on me pardonne vite ou si je dois attendre encore un peu. Oh ! Je vais attendre de voir comment il va réagir avant toute chose.

Je restais immobile sur mon banc. Pas endormi, mais j'aurai pu en donner l'impression. Je n'arrivais pas à éteindre mon esprit. Toujours, sans aucun répit, mon esprit est envahi. Si ce ne sont pas de longs discours solitaires ou pensées diverses à propos du monde ou de moi même, ce sont tout simplement de petits films que je m'invente qui défilent dans ma tête. Actuellement, j'étais à nouveau dans ce vieux rêve, que je trouvais futile et stupide, au niveau de l'imaginaire d'une gamine immature, mais qui pourtant m'occupais souvent. Après tout, ce ne sont pas ces histoires là que je réserve à mes romans. J'ai bien le droit d'être futile, moi aussi... Ce n'est que loisir pour passer le temps.
Donc, actuellement, je faisais ce rêve qu'on déjà fait toutes les petites filles avant moi. Celui d'être un chanteur célèbre. Celui que tout le monde voit, que tout le monde apprécie. Celui qui sait parler aux gens et qui n'a pas peur de la foule. Celui qui a confiance en son talent.
Mais bien que mes amis ou parents m'aient déjà attribué de nombreux talents artistiques, le chant ne fait pas vraiment partie de mes capacités. Cela aurait pourtant pu me promettre à un avenir beaucoup plus prometteur que le graphisme, la photographie ou l'écriture. On me disait qu'il faut prendre des cours pour avoir du talent. Mais moi je suis persuadé que ceux qui deviennent célèbres ont un talent inné. Une destinée. Et moi, quel que soit le domaine dans lequel je voudrais me lancer, il me manquera toujours la créativité et l'originalité. Bien sûr, on m'a déjà dit que je les ai déjà. Mais il y a une lacune en moi qui est certaine: la confiance. Si je manque de confiance en moi, je n'arriverais à rien, quel que soit le domaine.
Et pourtant, moi qui n'ai jamais cherché à choisir la moindre voie dans ma vie, moi qui me suis toujours basé sur les choix d'avenir de mes parents, j'ai aujourd'hui une certitude: je veux être un artiste. Je veux créer. J'ai ce besoin en moi. Un besoin au même titre que l'alimentation ou le sommeil. J'ai l'envie de créer, cela me provoque des manques, des envies, et un certain bonheur lorsqu'enfin ce besoin est assouvi. Mais comment faire lorsque l'on est pas sûr de son talent?
Ces questionnements avaient abouti à un petit private joke avec un ami du lycée se trouvant un peu dans la même situation que moi. On s'était amusés à demander à plusieurs personnes, connues ou croisées dans la rue, dans quel magasin nous pourrions bien acheter de la motivation, du talent ou même du succès. Généralement, nous avons reçu en réponse des regards interloqués, parfois presque apitoyés. Quelqu'un nous a même indiqué l'adresse d'un médecin. ... disons qu'on s'amuse comme on peux.
Et oui, comme je le disais, je n'arrive pas à éteindre mon esprit, et toutes ces pensées inutiles m'envahissent encore. Si inutiles...


« Désolé ! Je suis réellement désolé, je n’avais pas vu que tu étais là… Ça va pas trop mal ? »

Je levais un visage surpris vers le jeune homme qui m'avait ainsi adressé la parole. Me demandant rapidement le sens réel de ses paroles, je me souvint alors que quelque chose avait frappé mon épaule il y a quelques secondes à peines. Mais je n'y avais pas vraiment fait attention. D'ailleurs, j'étais tellement ailleurs que je n'avais pas même remarqué le jeune homme qui était pourtant passé exagérément près de moi par rapport à la place disponible alentour. Comment pouvait-il ne pas m'avoir vu?
"Parce que tu es invisible", que m'aurait répondu mon ami du lycée. Cette pensée m'arracha un très léger sourire, que le jeune homme aurait pu interpréter comme lui étant adressé, si il l'a vu, du moins. Puis, comme me souvenant subitement que le jeune homme attendait peut être une réponse, je sortis mes yeux du vide béant dans lequel ils étaient fixés et osa poser mes yeux sur le visage de l'inconnu.

- Ce n'est pas grave... ça va!

J'avais hésité à m'excuser à mon tour, mais m'était ravisé à temps. M'excuser de quoi? D'être assis sur ce banc où j'ai tout à fait le droit d'être? M'excuser de me trouver sur son chemin? Ou tout simplement m'excuser d'exister? Je suis stupide. Je sais.
J'aurai voulu détourner immédiatement mon regard afin d'indiquer à l'inconnu que la discussion était ainsi close, l'accident n'ayant causé aucun dommages. Mais cependant, quelque chose que je ne saurais définir empêcha mes yeux de se détourner de son visage. Peut-être tout simplement son beau visage aux traits fins? Peut-être le fait de croiser un autre asiatique dans cette ville européenne? Ou peut être le charme de son expression embarrassée? Ou peut être tout simplement son sourire? … J'aime les sourires idiots....
Je le fixai donc, silencieux, le visage gardant une expression neutre. Mais comme prenant conscience de la situation, je finis par baisser le regard afin de lui faire comprendre que je n'attendais rien de plus de sa part et qu'il pouvait s'en aller.
Je n'ai jamais su réagir avec les êtres humains. Cette espèce qui me semble si étrangère mais parmi laquelle je dois me mêler. Tous ces gens si étranges avec qui je dois partager ma vie. Ces animaux aux mœurs si bizarres à mes yeux, aux comportements si incompréhensibles. Il parait que je fais partie de cette espèce. Je ne m'y ferrais jamais. Il reste en moi la solitude d'être un animal d'une espèce étrangère à la leur. Nous n'avons en commun que le physique, je le sais bien.
J'expirai lentement, yeux mis clos, afin de tenter de me calmer. Oui, il avait suffit que ce jeune homme m'adresse la parole pour que mon cœur prenne à nouveau un rythme désagréablement élevé. Et oui, il me suffisait de ça. Le seul fait de devoir adresser la parole à un humain pouvait constituer pour moi une épreuve traumatisante. Ok, j'exagère un peu, là... Mais il m'est déjà si souvent arrivé d'être bloqué de peur face à un être humain, ne serais-ce que pour commander une boisson au restaurant... Je me trouve ridicule, mais pourtant, je n'y arrive pas, et je préfère compter sur les autres plutôt que de me forcer à adresser de moi même la parole à un être humain...
Timidement, je finis par relever les yeux vers le jeune homme au beau visage. Il est toujours là...

J'étais à nouveau parti. Je songeais subitement à la vie que je menais hier encore, dans mon petit appartement au centre d'une ville modeste, avec ma mère et son compagnon. Elle avait pour espoir de réussir à me "décoincer", m'ouvrir au monde. Elle s'est toujours plaint de mon comportement envers elle, me reprochant de ne pas lui parler, de ne pas assez m'intéresser à elle. J'avais droit aux mêmes reproches de la part de mon père. En plus bien sur de mon problème de sociabilité ou même de feignantise. Peut-être est-ce juste cela que j'ai voulu fuir? Bien plus encore, en réalité...
Ma mère m'a toujours dit que je ne suis qu'un ingrat, un égoïste pourri gâté. Et ce qu'elle me reprochait souvent aussi, c'est d'être si différent avec mes amis... Quand elle me voyait leur sourire, les câliner, leur parler et rire avec eux... Elle jugeait qu'elle valait mieux que tous ces gens qui ne m'ont jamais apprécié à ma juste valeur, si j'en ai une, me considérant le plus souvent comme un bouche-trou. Mais je m'en contentais. C'était mieux que rien, après tout.

« Dit … Pourquoi tu me fixais comme ça ? J’ai un truc qui cloche ? »

Je sursautai, lâchant un petit "hein?" surpris, et leva les yeux vers le jeune homme qui s'était penché vers moi. Bien trop près. Analysant la situation, je compris que mon regard était resté fixé sur le jeune homme. Je ne l'avais pas remarqué, mais apparemment, lui si...
Et merde.... Comment faire, maintenant? Comment me débarrasser de lui?
Calme toi, mon petit cœur, calme toi... Je ne peux pas réfléchir si tu bas aussi vite... Et mon ventre me fais mal...

- Je... Je regardais dans le vide...

C'est la vérité après tout... N'est-ce pas? Ou si je le regardais réellement, je ne m'en était même pas rendu compte... Et merde, je sais pourtant que ce regard vide et fixe peut parfois me jouer des tours... Comme ce jour où une fille s'est assise devant moi, exposant sa poitrine à moitié dénudée à l'endroit pile ou mes yeux fixaient le vide... Ahaha, j'en ai eu mal à la joue, pauvre de moi...
Je détournai les yeux, ne pouvant pas supporter plus longtemps le regard de l'inconnu.

-Désolé...

J'espérais naïvement qu'il en resterais là et me laisserais tranquille. Heureusement, il fini par se redresser, et sortit un téléphone portable vibrant de sa poche. Je fis cette fois bien attention à poser mon regard ailleurs et fixai donc le sol à ma droite, le jeune homme se tenant légèrement à ma gauche.

« Fais-moi plaisir … Suicides-toi ! »

Je laissai à mon cerveau le temps d'analyser parfaitement la phrase afin de savoir à qui elle est adressée avant de m'autoriser la moindre réaction. Visiblement, elle ne m'étais pas destinée. Dans ce cas, pardonne moi de l'avoir entendue, mais tu n'avais qu'à t'éloigner.... A croire que tu le fais exprès, au final...
- Il est aussi sympa que toi, dis moi...
Ryô n'avait pas tort. C'est exactement le genre de phrase que je peux sortir à mes amis sur un air tout à fait sérieux. Mais ils savent parfaitement que cela n'est que paroles affectives de ma part. Et oui, à chacun ses mots doux, non?
Poussant un soupir, je tentai de fermer mes oreilles, de crainte que le jeune homme ne devine que j'entendais tout de ce qu'il racontait. Oui, c'est idiot, il ne peux pas le deviner. Mais il me fait peur, aussi...
C'est pourquoi je me décidai à me lever pour partir loin de ce jeune homme. Il se fait tard et je ferais mieux de rentrer à l'appartement. J'ai encore des choses à faire avant de pouvoir dormir.
Mais au moment même où je relevais la tête, m'apprêtant à me lever, je sentis un contact humain sur ma main. Je m'immobilisais subitement, comme pétrifié.
Le jeune homme ne m'avait toujours pas oublié et était encore revenu à la charge.

« Je suis Nowaki et toi ? Dis, tu veux bien m’accompagner ? J’ai pas envie de me retrouver seul entouré de folles … »

Mais qu'est ce qu'il me veut, à la fin...? Je ne comprends pas... Pourquoi ne me laisse-t-il pas en paix?

- Hein? Quoi?

C'est tout ce que j'ai trouvé à dire, ouvrant les yeux comme des soucoupes en une expression de surprise intense. Pitoyable, n'est-ce pas?
Il ne me laissa pas le temps de reprendre mes esprits, me tirant par la main dans le but de me forcer à me lever. J'obtempérai donc et levai mon cul de ce banc où j'étais de toute façon parfaitement inutile.
Mais, tout de même... Je ne comprenais pas ce qui m'arrivais. Moi qui ai toujours été le seul à ne pas être invité où que ce soit...
- Réponds lui, crétin.... C'est l'occasion...
Encouragé par mon ami, je tentais de me reprendre en main et de formuler une réponse plus ou moins correcte, espérant ne pas avoir l'air trop ridicule.

- Je... Je m'appelle Shou... Mais, heu... t'accompagner où....?

Et voilà, c'était raté. Mais au moins, j'ai eu l'intelligence de demander au lieu de me laisser entrainer n'importe où comme à mon habitude. Car les rares fois où on m'emmenais quelque part, je n'avais généralement nulle idée du lieu et du but de la balade avant d'y être... Heureusement que personne n'a jamais profité de cette naïveté passive...

[ya pas de problème^^ je vais vous laisser, moi j'ai horreur qu'on vienne me déranger dans un sujet x) ]

[ok d'accord comme tu le sens =)]

• A mon avis le pauvre petit n’arrivait plus vraiment à comprendre ce qui pouvait bien lui arriver mais tant pis… Je l’emmenais s’amuser après tout, ca peut faire que du bien aux gens ca. En plus il aura plein de belles filles autour de lui ! Oh quel veinard ce petit ! Je me stoppais entendant sa question. De quoi ’ t’accompagner où’ ? Ah oui ! C’est vrai ! Ce n’est pas Thomas, le pauvre d’un sens pourquoi je l’emmène moi ? Je suis bizarre des fois… Il manquera plus que je prenne la main de tout les gens dans la rue pour les tirer avec moi dans une fête. Je lâchais brusquement la main du jeune homme rougissant alors pendant que je me raclais la gorge me sentais gênais par mes actes. Je passais ma main dans mes cheveux alors qu’un léger rire nerveux s’échappa d’entre mes lèvres.
  
  « Désolé… Je ne sais pas ce qui m’a pris … Mais je ne sais pas-tu avais l’air seul… Alors je me suis dit que ca te ferais peut-être plaisir de voir des gens… Mais, bon ce n’est pas grave. Autant pour moi d’un sens. Bon… Ben bonne soirée Shou ! Content de t’avoir rencontré ! »
  
  Je me frappais légèrement le front avec la paume de ma main avant d’avancer tranquillement. Je n’étais pas net quand même. Mais, d’un sens j’y peux rien je suis hyper sociable, j’aime bien parler avec les petites vieilles dans le super marché ou alors allait voir quelque chose et dans le bus sympathiser avec quelqu’un et parler avec pendant le voyage. Mais bon, il y a des personnes qui aiment bien rester seul ou alors qui n’aiment pas parler aux autres qui les entourent. C’est difficile, je suis déjà tombé sur un mec qui m’avais insulté parce que je lui avais dit bonjour simplement. Mais monsieur devait être de mauvaise humeur. Que faire ? Je n’ai pas envie d’y aller tout seul, surtout que je lui ai dit que je venais avec un ami …Cela va faire bête si j’arrive et que je lui sors que je l’ai perdu en cours de route. Bon, d’un sens je vais pouvoir danser quand même au soir, mais m’empêche que je dois trouver quelqu’un pour y aller. Et us prendre un clochard dans la rue ca risque de pas le faire surtout que j’aurais du mal à le remettre à al rue après ce pauvre type. Je me retourne doucement vers le jeune homme alors qu’au final j’avais fait à peine quelques pas.
  
  « Mais… Si tu veux venir y’a pas de problème… Si t’as envie de passer une bonne soirée à t’amuser, vu qu’on risque d’aller surement on boite… Pour boire, rigoler et danser »
  
  Quelques petits pas de danse sur place alors que je lui souriais espérant qu’il me dise oui… Quand même je lui sors mon plus beau sourire ainsi que le penchement de côté de la tête. Il ne peut pas me le refuser tout de même ? Je frottais mes mains l’une contre l’autre pour les refaucher, oui je suis frileux et vu qu’il commençait à se faire tard. L’atmosphère était dès plus fraiche à présent. Je les rapprochais de mon visage pour souffler contre celle-ci, avant qu’un frisson ne parcoure ma nuque la marquant alors de son passage. J’en suis sur à présent ! Plus tard, j’irais vivre dans un pays chaud, par exemple La République Dominicaine, au même le soir il a a encore des vingt et un degrés au minimum.

Je fis quelques pas vers le jeune homme afin d'atténuer le sentiment de traction sur mon bras. Je gardais mes yeux fixés sur l'inconnu, mon visage affichant un air interrogateur.
Lorsqu'il lâcha ma main, je la rangea automatiquement le long de mon corps. Ce n'est pas que le contact me dérangeait, ses mains étant plutôt froides et agréables, mais...
Je ne comprenais pas ce qu'il me voulait. Moi, l'invisible, n'avais pas l'habitude que l'on s'intéresse à moi. Alors, un inconnu qui m'embarque comme ça...
Je détournai le regard, ne sachant pas trop que faire, tandis que le jeune homme lâchais un rire nerveux. Je resterais ainsi immobile, planté derrière lui, jusqu'à ce qu'il se décide, soit à m'emmener, soit à me laisser sur mon banc. J'étais déjà près à me laisser embarquer n'importe où. Ça ne peux que être plus intéressant qu'une soirée seul sur un banc, après tout... Et s'il pouvait se passer quelque chose, n'importe quoi qui me sorte un peu de ma monotonie quotidienne, même s'il devait m'arriver un quelconque malheur.... Ok, Nowaki, je suis prêt à te suivre n'importe où.
Je relevais les yeux vers le jeune homme lorsqu'il s'excusa pour son comportement. Ses rapides explications étaient suivies d'un changement d'avis, de sorte à m'embrouiller encore plus.
Je venais à peine de me faire à l'idée de cette sortie avec toi que déjà tu m'annonces un changement de scénario... Ou plutôt, une absence de changement.

- Heu... D'accord... C'est toi qui vois...

Ce n'étais qu'un faux espoir. Je poussai un soupir, baissant les yeux. J'attendrais qu'il ne soit vraiment partit pour me rassoir sur mon banc. Ou peut être rentrer chez moi.

« Mais… Si tu veux venir y’a pas de problème… Si t’as envie de passer une bonne soirée à t’amuser, vu qu’on risque d’aller surement on boite… Pour boire, rigoler et danser »

Je reposai encore une fois mes yeux sur le visage du jeune homme, qui semblait tout de même légèrement embarrassé. Il faudrait savoir....
Ses réactions et changements d'avis successifs ne réussirent qu'à me perturber encore plus. Au final, je ne savais vraiment plus comment réagir.
J'hésitai quelques instants avant de songer qu'il vaudrait mieux pour moi ne pas m'imposer. Ce Nowaki s'était visiblement vite rendu compte de son erreur, et sa deuxième proposition n'étais qu'un rattrapage de politesse. Je décidai donc de décliner l'invitation, tant pis pour la monotonie.
- Accepte.
Cette simple injonction sans arguments prononcée d'une voix calme mais autoritaire suffit à me faire changer d'avis et à me décider pour de bon.
Je plantai donc mon regard dans les yeux du jeune homme, prêt à m'affirmer, pour une fois. D'autant plus qu'à le voir ainsi, s'agitant sur place pour se réchauffer, se sourire lumineux illuminant un si beau visage.... Je compris qu'il me serait impossible de le laisser partir ainsi.

- Et bien... Si déjà tu m'as invité... Et puis j'ai rien d'autre à faire, alors bon...

Je détournai les yeux, gêné. Ne serais-je jamais capable de m'exprimer correctement, clairement et avec assurance...?
Je pris une rapide inspiration puis planta à nouveau mes yeux dans ceux du jeune homme, avec plus de certitude cette fois.

- Je viens avec toi!

Voilà... Et maintenant? J'attends sa réaction, le cœur battant.

Je gardais mon regard planté dans le sien, le cœur battant. Je me noyais dans ses yeux. La profondeur d'un regard...
J'attendais une réaction. Je sentais mon cœur battre dans tout mon corps, une étrange chaleur m'envahissait. Un sentiment montait en moi. Une pincée de curiosité, une bonne dose de peur, mais surtout une certaine excitation. Ces sentiments et cette chaleur me semblaient étranges. Je n'avais pas l'habitude de me sentir vivre ainsi.
J'ai répondu à son sourire. D'abord une faible expression timide d'une joie quelque peu forcée. Puis ce petit sourire c'est élargi en une large expression de rire muet, tandis que je détournais à nouveau le regard. Ça, c'est ma réaction classique face au stress. Mais au moins, du coup, les gens m'imaginent plus à l'aise... Alors que c'est le contraire même...
Fermant les yeux quelques secondes, je tentais de me calmer, au moins de faire disparaître ce sourire niais, avant de reporter mon regard sur le jeune homme qui s'approchait de moi, le visage toujours aussi rayonnant.
J'eus un léger réflexe de recul lorsqu'il approcha sa main de moi, mais réussi cependant à suffisamment me contrôler pour que cela ne se remarque pas trop. Je le laissai donc me décoiffer, appréciant cela comme un chien apprécierait une caresse.
Ce mouvement de recul lorsqu'une main s'approche de moi... On m'a tellement dit que je dois m'en débarrasser. Particulièrement mais parents, que cela énervait tout particulièrement, car ils craignaient que l'on me prenne pour un enfant battu.
Je ne sais pas d'où me viens cette peur. Je ne me suis jamais fait frapper. Mais au fil des années, ce mouvement réflexe c'est ancré en moi, de telle sorte que je ne peux plus rien faire contre. Rares sont ceux qui peuvent faire à mes cotés n'importe quel mouvement brusque sans me voir baisser ainsi les oreilles....
Mais bon. Ce n'est vraiment pas le moment de resonger à tout cela.
Lorsque Nowaki laissa enfin mes cheveux en paix, je lui adressa à nouveau un bref sourire.
J'étais envahi par divers sentiments plutôt négatifs tels que la peur, l'appréhension, l'incompréhension, le doute. Mais en même temps, je me sentais particulièrement bien. Une aise qui ne m'étais pas familière, mais pourtant pas tout à fait inconnue.
Je me laissa entrainer par le bras, faisant un grand pas avant de me mettre à son niveau, calant la vitesse de mon pas sur le sien. Nous marchions ainsi cote à cote, comme deux bons amis.
Et je me prenais à espérer que ce ne serais pas la dernière fois... J'avais presque envie de pleurer.
Je détachai timidement mon regard du chemin devant nous pour le poser sur le visage de l'inconnu, tout en surveillant la voie du coin de l'œil. Je tentais d'analyser son expression, je voulais comprendre, ne serais-ce que me faire une hypothèse... Mais rien. Je ne pouvais vraiment pas comprendre pourquoi il avait subitement invité ainsi un inconnu à une fête avec ses amis.
- Fait gaffe, quand même...
La réflexion de Ryô brisa mon entrain. Habituellement, c'est moi qui suis excessivement méfiant. Mais cette fois, je me suis pourtant laissé entrainé sans trop poser de questions... En réalité, comme je l'ai déjà dit (mais je ne fais de toute façon que me répéter depuis si longtemps...), je suis près à subit n'importe quel événement, quel qu'il soit, uniquement dans le but d'apporter un peu de changement à ma vie trop monotone. Et puis, s'il a l'intention de m'agresser ou de me violer... J'aurais au moins une raison de me plaindre, pour une fois.... Le film n'en sera que moins ennuyeux, après tout. Ce n'est pas moi qui subit, c'est cet humain, là.... Moi, pourtant, en réalité...

« Tu attendais quelqu’un tout à l’heure sur le banc ? »

Sa question me fit subitement sortir de mes pensées inutiles. Je tournai le visage vers lui, légèrement surpris. Si j'attendais quelqu'un, pourquoi t'aurais-je suivi ainsi sans prévenir l'objet de mon rendez-vous...?

- Non.... J'avais juste pas envie de rentrer chez moi....

Pas qu'il ne prenne cela comme une plainte à propos de parents tyranniques... C'est juste que je n'avais pas envie de m'enfermer à l'intérieur de mon appartement vide, seul et plein d'ennui, alors que je pouvais profiter de la fraicheur de la nuit et de la lueur rassurante de la Lune. Certes, je ne vais finalement pas passer ma soirée à compter les étoiles, mais je pense que cela peut finalement être bien plus intéressant...
Subitement réveillé, je posai un regard différent sur le jeune homme. Je remarquai alors qu'il tremblait et semblait comme recroquevillé dans sa veste légère. Sans réfléchir, j'ôtai mon manteau et le posai sur les épaules de mon compagnon, sans mot dire. Sitôt le tissus retiré de mon propre torse, le vent frais de la nuit ambiante fit frissonner ma peau. Mais j'appréciais le contact glacial du vent nocturne sur mes épaules nues. J'ai toujours détesté la chaleur, ne supportant pas des températures dépassant les 15°, mais cependant, les températures froides ne me dérangent pas, tant qu'elles ne sont pas extrêmes.
Je ne me rendis compte qu'après coup que ce que je considérais comme un simple geste de générosité amicale pouvait ne pas lui plaire. Mais je me contentai de hausser les épaules mentalement. S'il me rend ma veste, ce n'est que tant pis pour lui, après tout, moi je n'ai pas froid.

Nous marchions donc ainsi. Je ne disais rien. J'attendais en silence qu'il ne m'adresse la parole ou lance une quelconque discussion.
Cependant.... Un doute me pris soudain. Avais-je réellement fait le bon choix en acceptant sa proposition? Je n'en étais plus si sûr.... Je pense qu'il peut l'avoir compris en me voyant, mais peut être devrais-je tout de même le prévenir que je ne suis vraiment pas la première personne à inviter pour une fête....
Je m'arrêtai, le regard fixé sur le sol, indécis sur la décision à prendre.

- Ha... Mais, en fait, je....Merde, j'avais parlé trop vite. Je ne savais pas encore ce que je voulais dire exactement. Détournant le regard, je tentais de m'expliquer, avec une apparente difficulté à trouver mes mots.

- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée... Je... Je ne suis pas vraiment un fêtard, et comme en plus je connais personne.... Je risque d'avoir du mal à m'intégrer....

Ma voix s'était faite plus faible et plus rapide de manière croissante au fil de mes phrases, ce qui rendait la fin difficilement audible. Mais je ne m'en rendais pas vraiment compte, bien que l'on m'ai souvent fait remarquer la difficulté qu'on les gens à comprendre ce que je peux dire. Pas seulement mes explications sont souvent confuses et embrouillées, mais si en plus la moitié des mots est insaisissable...
Quoi qu'il en soit... J'attendais une réponse de la part de Nowaki, le cœur battant, confus de n'avoir pensé plus tôt à refuser l'invitation, ayant oublié mon comportement lors des rares fêtes auxquelles j'avais pu participé ou même ma seule expérience en boite de nuit.
Je n'ai jamais dansé. Je n'y suis jamais parvenu. Pas seulement par manque de confiance en mon style de danse, mais tout simplement parce que.... Je ne sais pas. Si il y a un trop grand rassemblement d'inconnus, je perds tous mes repères, et peut vite devenir incapable du moindre geste ou de la moindre parole, restant stupidement posé dans un coin comme une poupée de chiffon que l'on aurait oubliée là. Et même l'alcool ne pourrais m'aider à me décoincer, car la boisson a généralement sur moi un effet plus assommant qu'excitant.
- Tu n'as qu'à faire un effort, pour une fois... Tu as accepté, tout à l'heure, alors maintenant, tu y vas!
Faire un effort... Facile à dire.... Et je ne peux pas changer d'avis une fois de plus.... Il va vraiment me penser stupide. En même temps, c'est ce que je suis, mais bon.... Non, je ne sais pas quoi faire... J'aurais mieux fait de refuser tout de suite.... Pourquoi n'y ai-je pas pensé? Que penserait-il s'il m'amenais à cette fête et que je restais prostré toute la soirée durant? Il se demanderait pourquoi je l'ai accompagné, et me trouverais pitoyable.

Pitoyable, oui. C'est vraiment ainsi que je me vois en ce moment même. Mon cœur n'en finis plus de battre, battre fort, j'en ai mal. Je gardais les yeux fixés au sol, honteux, ne sachant vraiment plus que faire. Attendre une réponse quelconque... Je ne peux faire que cela. S'il me dit de partir, je disparaitrais de sa vie sans demander mon reste, et s'il insiste... Je l'accompagnerais tout de même. Mais je l'aurai au moins prévenu...

Ses paroles m'avaient blessé. Réellement. Ces quelques mots qui pourtant pourraient sembler insignifiants et sans importance aux yeux de tout le monde m'avaient touché en plein cœur. Je restais immobile, parfaitement immobile, tremblant légèrement, tandis que je ressassais ses paroles. Ma main se leva cependant, mue par un réflexe inconscient, pour attraper ma vaste qu'elle laissa pendre au bout de mon bras, trainant à moitié par terre.
"Rester seul comme un con"... Oui, c'est tout à fait cela. Pendant des années, j'ai essayé, m'intégrer, parler aux gens autour de moi. Mais à part quelques exceptions, il m'était impossible de me joindre à un groupe. Puis, voyant que ces quelques efforts étaient vains, j'ai fini par abandonner, et ai changé de comportement pour fuir totalement la compagnie de tout être humain. Moi qui ai toujours collé les personnes que j'appréciais, quémandant un peu d'affection, quitte à les exaspérer, voilà que du jour au lendemain je restais désespérément seul, mais d'une solitude, non pas vraiment voulue, mais en tous cas causée par moi seul, et consciemment. Je ne suis qu'un imbécile, en réalité. Parfaitement incapable de prévoir ou même comprendre les comportements de mes compagnons, je me suis perdu dans les méandres de l'incompréhension, ce qui m'a poussé a adopter des comportements aussi variés qu'insensés, tous aussi vains et inutiles, dans le but soit d'échapper à la solitude, soit de m'y habituer. J'ai tout essayé, rien n'a fonctionné, rien ne me convenait. Au final, je ne suis qu'un imbécile. Tout cela est si simple en réalité... Pourquoi est ce que je n'y parviens absolument pas...?
"J'étais bête de savoir que tu savais t'amuser". Bien sûr que si, je sais m'amuser.... Mais la peur m'en empêche si souvent... Il suffit en réalité de m'apprivoiser, de me faire comprendre que je n'ai rien à craindre... Mais qui en aurais envie? Est ce que je donne seulement envie aux gens de m'aider, de s'intéresser à moi, de chercher à me connaître, à me comprendre, de me faire prendre confiance en eux? Bien sûr que non. Ce n'est pas en pleurnichant dans mon coin que je vais parvenir à quoi que ce soit socialement parlant... Ma vie est-elle vouée au désastre de par ma seule stupidité? Un certain autisme, presque, un renfermement sur moi même, mais pour quelles raisons? Une peur insensée, une peur sans origines, moi qui n'ai jamais subit la moindre agression... Je suis juste trop stupide.... Maman, pourquoi avoir oublié le cerveau....?

Je n'avais pas tout de suite remarqué les larmes qui coulaient sur mon visage. Je suis réellement pitoyable... J'espérais que Nowaki s'était déjà suffisamment éloigné pour ne pas les apercevoir. Qu'aurai-t-il pu penser de moi, sinon? Mais je pense que c'est déjà trop tard. Son opinion à mon sujet ne doit pas être des plus positives. Mais d'un coté, quel intérêt? Probablement ne le reverrais-je plus jamais. C'est même certain. Tout ça parce que je suis bien trop stupide pour meriter l'intention de qui que ce soit... Et lorsqu'enfin quelqu'un me regarde, par peur, ou par simple stupidité, je fais tout pour détourner ses yeux. Ça a toujours été ainsi, du moins dans mes souvenirs récents. Et j'ai bien peur que cela ne changera jamais.
Oh Ryô.... que dois-je faire.....?
Ton silence me semblait si lourd. Comme si tu cherchais à me communiquer quelque chose à travers ce parfait manque de paroles.
Je sais très bien ce que tu penses de moi. Toi aussi me trouves pitoyable, malgré que tu soie le seul à comprendre mes sentiments. Mais que puis-je y faire? Comment réussir à changer?
J'aimerai tellement....

Nowaki... J'aurais tellement voulu aller à cette fête avec toi. M'amuser avec toi et tes amis. En aurai-je été capable? Peut être bien, en réalité. Je me souviens de ces fêtes, avec mes rares amis. J'étais réellement une autre personne en leur compagnie. Constamment souriant, je me joignais à leurs délires les plus fous. Nous nous amusions jusqu'à tard dans la nuit avant de nous écrouler les uns sur les autres, extenués. Nous finissions la soirée à nous raconter diverses histoires, le ventre endolori à force d'avoir trop rit. Pourquoi une telle différence de comportement? Tout simplement parce qu'ils ont réussi à apprivoiser l'animal sauvage que je suis....
Regarde moi, Nowaki. Je ne suis qu'un chiot errant perdu dans ce monde trop grand et trop plein d'inconnus. Je ne cherche qu'une main accueillante qui saura me rassurer et me caresser avec tendresse. Je suis prêt à suivre n'importe qui m'apportera un peu d'espoir. Je ne suis qu'un chiot perdu à la recherche d'un maitre aimant.... Apprivoise-moi...

J'ai tenté, avec une énorme difficulté, de reprendre mes esprits. Au moins de réussir à relever la tête. J'ai levé les yeux à la recherche d'un banc ou d'un quelconque endroit où m'écrouler. Je n'avais vraiment plus la force de rentrer chez moi. Je voulais juste me plaindre encore et encore, et rêver de cette soirée que j'ai stupidement fui. Cependant, apercevant un banc à une vingtaine de mètres de l'endroit où je n'avais pas bougé, je reconnu la forme sombre qui y était recroquevillée. Je ne comprenais pas. Il avait bien rendez-vous à une fête avec ses amis, alors pourquoi n'y allait-il pas? Aurait-il menti? Serait-il seul lui aussi, en réalité? Cela me semblait peu probable. Quoi qu'il en soit, je me savais parfaitement incapable d'insister auprès de lui, ne serais-ce que lui demander pourquoi il reste prostré ici. J'ai donc cherché un autre endroit où m'affaler. Je suis allé m'assoir sur les trois marches menant à la porte d'entrée d'un immeuble, abrité par un mince porche de pierre. Cachant ma tête entre mes bras posés sur mes genoux, j'ai laissé couler sans retenue les larmes qui m'envahissaient depuis quelques minutes déjà. Pleurer, je ne sais faire que cela, après tout. C'est tout ce qui restera de ma vie. Des larmes. Et pas le moindre souvenir, ni dans mon cœur, ni dans celui des gens dont j'aurai traversé la vie. Une ombre qui passe et qui disparais. Silencieux et invisible. Peut être suis-je voué à vivre ainsi.

J'aurai voulu.... Pourtant....

Je ne croyais plus en rien. Vous aviez beau tout me promettre, je n'avais plus espoir. Rien. Je ne voulais plus croire. Car chaque espoir mène au désespoir. L'amour mène à l'abandon. La vie mène à la mort, inéluctablement. Ma vision du monde a toujours été trop pessimiste. Forgée par tous ces mots noirs que j'attrapais ça et là, dans les magasines, à la télé, dans la bouche des gens ou dans mon propre esprit. Toutes ces images, réelles ou fictives, qui m'envahissaient. Et moi donc la vie a été trop douce, je me sentais coupable. Coupable d'avoir une vie trop parfaite. En un sens, je n'y peux rien...
Ce que vous nommez Roses, je les appelle Épines...
Parfois mes souvenirs replongent dans les vestiges de cette tendre enfance. Un petit garçon trop choyé par ses parents. Un enfant trop heureux. Je semblais pourtant voué à un bel avenir... Que s'est-il passé? Qu'est ce qui a fait que je suis devenu ainsi? Pourquoi? Depuis quand? J'aimerai comprendre, au moins.... Et si je pouvais avoir un espoir de changer tout cela un jour.... Cela ne dépend que de moi, mais j'ai la certitude que je n'arriverais à rien, seul. Mais qui accepterais de m'aider?
Le monde est solitude et égoïsme. Les gens parcourent leur chemin, emmenant avec eux des personnes leur ayant une quelconque utilité. Utilité concrète ou simple amitié pour se détendre et s'amuser. Mais qui accepterais de s'arrêter, de descendre du train en marche pour se retourner, marcher vers moi qui rester prostré en arrière, me tendre la main et m'emmener avec lui, trainer derrière lui un boulet inutile qui le ralentit... Qui accepterais cela? Probablement personne. Je ne peux compter que sur moi même.
Je m'y ferais...
-Je suis là, Shou...
Oui, tu es là, toi, ma folie. J'en viens à ne plus croire en rien. Absolument rien. Toi...
Viens avec moi, Ryô. Viens avec moi. Je t'emmène dans les profondeurs du néant. Suis-moi dans l'oubli. Laissons nous aller dans la douceur de l'inconscient. Plus de haine, plus de larmes, plus de peurs. Plus rien qu'une torpeur infinie. Accompagne moi sur les chemins noirs de l'éternel... Où que j'aille, tu me suivras, Ryô. Où que j'aille.... Ryô...
- …. je n'ai pas envie de mourir avec toi.
Ne casse pas ainsi mes illusions... J'ai comme le sentiment que la mort reste la seule solution. Les humains me disent que c'est stupide... Mais nous sommes tous voués à mourir un jour ou l'autre, alors pourquoi pas tout de suite? La vie ne m'amuse pas, alors pourquoi m'empêcher de quitter le jeu? Pourquoi devrais-je avoir besoin d'une raison valable? Mon ennui me semble suffisant....
"Le trépas vient tout guérir
Mais ne bougeons d'où nous sommes
plutôt souffrir que mourir
C'est la devise des hommes"
Ces quelques vers sont tout ce que j'ai retenu des leçons sur les fables de La Fontaine. Ils expriment parfaitement la psychologie de la plupart des humains. Mais je les admire. J'admire cette volonté de vivre à tout prix. La volonté, c'est bien ce qui me manque. La volonté de sourire, la volonté d'atteindre un but, la volonté de travailler, la volonté de faire des efforts, la volonté de vivre, tout simplement... Inutile d'attendre un regard. Inutile d'espérer un sourire. Je suis seul dans ce monde. Et je vais devoir me battre envers et contre tous. Ou abandonner.... Abandonner pour de bon. Me laisser aller à la folie. Tendre folie. Détruire mon esprit pour de bon afin d'échapper à la souffrance.
Mais je ne veux pas pleurer seul.... Je ne sais plus comment faire... Comment me battre... Relever la tête et regarder de l'avant...
Malgré un sourire faux.... Tends moi la main et aide-moi, je t'en prie... Je me raccrocherais à toi... Sauve moi, s'il te plait... Quelqu'un... N'importe qui....
-Eh… Je … Enfin. Pour tout à l’heure je m’excuse. Je ne voulais pas te faire du mal ou autre. C’était absolument pas mon but.
C'est comme un océan sans fin... Les illusions tourbillonnent autour de moi. Je tente de les attraper en vain. Je ne peux les détruire. Pourquoi est-ce que je n'arrive plus à voir la lumière? Je dois réussir à ouvrir les yeux... La vie n'est pas si noire..... Je dois y croire...
- Hé, Shou!
Quoi.....? Quelqu'un me parle?

Je relevais lentement la tête vers le jeune homme. Cela devait faire quelques secondes déjà qu'il m'avait adressé la parole, vu qu'il s'était prit le temps de trifouiller son portable en attendant une réponse, portable qu'il était en train de ranger dans sa poche au moment où je relevais la tête.
C'était encore lui. Et, réellement, je ne comprenais pas. Pourquoi insistait-il? Pourquoi avoir posé son regard sur moi, et pourquoi ne pas m'avoir tout simplement abandonné après avoir compris mon tempérament? Que fais tu devant moi, Nowaki...?
Sa main caressa ma joue avec douceur. J'avais oublié les larmes qui coulaient sur mon visage. J'essuyais les restantes du revers de ma main et essayai de contrôler les suivante, clignant des yeux à répétition afin d'emprisonner les larmes que je ne voulais plus laisser se glisser sur ma peau.
Son sourire... Son sourire est magnifique. Je me redressais légèrement pour pouvoir observer ce sourire avec plus d'aises. C'est tellement beau, un sourire... On m'a déjà dit que le mien aussi est magnifique, précieux de part sa rareté. C'est si bête... Ce n'est qu'un mouvement des muscles de la mâchoire laissant découvrir nos dents.... Mais ce mouvement possède en lui tant de beauté, tant de chaleur...
- Souris… Tu es plus mignon ainsi qu’en larme. Bien que je dois avouer que ça me donne envie de te serrer fort dans mes bras pour te consoler.
Mon cœur battait à nouveau trop fort. Je ne savais plus si c'était par peur ou par espoir. Espoir?
Je vais encore me raccrocher à une illusion.... Mais que puis-je faire d'autre, après tout? Essayer, me lancer à fond dans chaque illusion, quitte à retomber plus bas encore, c'est le seul moyen de découvrir un jour mon véritable espoir... Ce qui me sauvera... Car je veux croire encore....
Nowaki.... Tu veux un sourire? J'aimerai bien te l'offrir, mais vraiment, je n'y parviens pas... J'ai beau essayer, je n'arrive pas à décoincer mes lèvres, comme bloquées en cette expression monotone de neutralité.

J'ai planté mon regard dans le tien. Je ne voyais pas bien tes yeux dans l'obscurité nocturne, ton dos me cachant la lumière du plus proche lampadaire. Mais je devinais leur force, leur vie qui perçaient la noirceur de la nuit. Emmène moi, Nowaki.... Où que tu ailles, je te suivrais. Au paradis ou en enfer, je t'accompagnerais n'importe où. Mais emmène-moi... Ne me laisse pas seul...

• Hum … Pas un sourire ni même une parole. Bon tant pis, je ferrais sans. Le seul problème c’est que j’ai dis que je ne bougerais pas tant que je n’aurais pas de sourire de sa part… Je vais congeler sur place alors. Je sortis mon portable de nouveau de ma poche alors qu’il vibrait de nouveau. Je soupirais alors que je regardais, encore le numéro de Mégane. Je lui raccrochais de nouveau au nez avant d’éteindre carrément mon cellulaire. Elle me soulait un peu là. Un peu beaucoup même. Mon regard se reposa sur Shou qui était en train d’essuyer ses larmes, c’est mignon de voir combien il peu ressembler à un gamin en faisant cela. Un sourire attendrit apparu sur mes lèvres tandis que je ne savais plus quoi faire. Surtout dire, je me sentais un peu con . . . Je me raclais la gorge alors que je passais ma main dans mes cheveux.
  
  « Bon… »
  
  Voilà. C’est tout ce que je pouvais placer pour le moment, je ne sais vraiment pas comment agir à présent si je dois rester encore ou alors partir. Si je pars il va peut-être penser que je ne me préoccupe pas vraiment de lui et si je reste il va peut-être croire que je suis un pot-de-colle. D’un sens j’aime bien jouer les pots-de-colles. J’adore faire des câlins aux gens, alors j’ai tendance à les suivre à ne pas être très loin d’eux. Je frottais de nouveau mes mains l’une contre l’autre avant de me lever doucement me redressant devant le jeune homme tendis que je lui tendis ma main avec un grand sourire.
  
  « Viens, je te raccompagne chez toi ok ? »
  
  Non, je n’ai pas envie de le laisser tout seul ici mon canard boiteux. Il a besoin d’aide ce garçon ca se voit alors je veux essayer d’être la personne qui va réussir à l’aider. Je suis peut-être pas la personne idéal pour cela, mais je veux réussir à le faire sourire, à le faire rire, à parler beaucoup… Peut-être que je rêve de trop là. Je penchais légèrement ma tête sur le côté. J’allais le ramener comme ca je serais sur qu’il n’aller pas passer la nuit ici a se morfondre sur lui-même. Surtout que je m’en veux énormément maintenant.

[Vraiment désolée pour la longueur >.>]

Mon regard restait posé sur toi tandis que j'attendais. Ne sachant plus du tout quelle devait être ma réaction, je décidai de rester immobile et silencieux tant que je ne serais p as réellement décidé sur le comportement à adopter. Je gardais mes yeux plongés dans les sien. Apeuré, mais en même temps rassuré. Je me sentais comme un chiot face à un humain venu le recueillir dans la rue. Je n'étais pas certain de pouvoir faire confiance à cet humain mais l'espoir d'un foyer accueillant formait par contraste un sentiment confus et indécis.

- Bon.

J'avalai ma salive avec difficulté. Je sentais mon cœur battre avec force dans ma poitrine tandis que j'attendais une phrase qui ne venais pas. ...bon quoi?
Non, ce n'est pas bon, justement.... Pourquoi est-tu encore là? Qu'espères tu de moi? Ne va tu pas être en retard à ta fête? Si il y en a réellement une... Devrais-je me méfier de toi? Et même si oui, qu'importe, après tout.... Tue moi si cela t'amuse. Le scénario est de toute façon bien trop ennuyeux...
Son visage s'est enfui. Mes yeux ont soudain trouvé face à eux une veste sombre, bien trop légère par rapport à l'apparente frilosité du jeune homme. J'ai donc levé les yeux afin de pouvoir à nouveau contempler ce beau visage. Mais mon regard a buté sur une main tendue vers moi.

- Viens, je te raccompagne chez toi, ok?

Je me suis levé, sans toucher à la main sur laquelle mon regard restait posé. Puis j'ai de nouveau levé les yeux vers son visage, toujours armé de ce si beau sourire.
Me raccompagner chez moi...? Mais pourquoi....?

- Tu vas être en retard à ta fête...

Non! Ce n'est pas ce que je voulais dire! Merde, où sont les touches ctrl et z? Il va prendre ça comme un refus....
Mais ma raison avait parlé avant moi. Après tout, pourquoi ce jeune homme s'embêterait-il pour moi...? Je vais encore passer pour un boulet...
Et puis merde....

- Mais comme tu veux.... Merci..

Ma voix avais baissé sur la fin de la phrase, la rendant quasiment inaudible.
Je ne peux pas refuser cette compagnie que tu m'offres si généreusement. Bien que je me pose encore de nombreuses questions quand au sens et au but de tout cela. Tu dois forcément avoir quelque chose derrière la tête... Je ne peux pas imaginer que l'on puisse s'occuper de moi par pure sympathie. Mais après tout, c'est plus agréable d'y croire....
Je vais essayer de croire en toi, Nowaki. Juste parce que j'en ai assez de me morfondre. J'irais où tu voudras que j'aille. Jusqu'à ce que tu ne finisses par m'abandonner pour de bon. Désolé Nowaki, mais maintenant que tu t'es retourné vers moi, je ne risque plus de te lâcher...

Je failli lui proposer de l'accompagner tout de même. Mais heureusement, je me retins à temps, conscient que j'en avais assez fait avec mes changements d'avis consécutifs. Oui, je suis vraiment indécis. Mais ce n'est pas que je en sais pas ce que je veux, c'est juste que je doute que mon avis soit le meilleur...
Mes parents ont toujours tout choisi pour moi, de mes vêtements à mes études.. A force, je comptais presque sur eux pour choisir mon futur métier... Peut être est-ce pour cela que désormais je n'arrive plus à décider quelque chose par moi même et à être sûr de mon avis. On m'a dit qu'ils m'ont brisé. Ce n'étais pas mauvaise intention de leur part, ils ont toujours été aux petits soins pour moi, du moins au début. Mais à force de parler pour moi, de décider pour moi, de m'empêcher de m'opposer à eux et de me reprocher le moindre opinion qui serait en désaccord avec le leur, ils m'ont appris à détruire ma personnalité et mon avis propre dans le but de me calquer sur leur comportement et leur mode de pensée, juste pour avoir la vaine impression de leur convenir. J'ai fini par appliquer ce comportement avec tout le monde, n'osant plus exprimer mon avis propre par peur de déplaire... Il n'y a que face aux personnes dont je suis certain de l'affections qu'elles me portent, donc rares, que je parviens à exprimer ma véritable personnalité. Cela me rassure, dans un sens, cela montre que je ne suis pas encore tout à fait mort. J'en ai pourtant bien souvent l'impression. Le sentiment d'être un être vide, sans opinions et sans émotions. Sans vie et sans paroles. Mais tellement vivant quand on m'en laisse la possibilité, comme si le trop plein de vie contenue que j'enfermais au fond de moi même jaillissait d'un seul coup.... C'est aussi pour des raisons similaires que quand je commence à parler, il n'y a plus moyen de m'arrêter. Je passe d'un extrême à l'autre, développant presque deux personnalités. Il y a moi, qui aime s'amuser, jeune imbécile trop affectueux, qui aime à parler des heures de tout et n'importe quoi, qui est heureux d'un sourire, chiot fou. Et il y a le moi que j'ai construis pour fuir les reproches, mais qui a fini par m'en attirer bien plus encore. Ce moi dont je n'arrive plus à me débarrasser. Ce moi qui n'ose plus lever les yeux vers les humains, qui reste prostré dans son coin sans mot dire, fuyant tout contact, blessé et apeuré, chien sauvage.
Je n'eus pas mon habituel mouvement réflexe de recul lorsque sa main vain ébouriffer ma coiffure. J'en fus étonné. Je lâcha inconsciemment un faible sourire; A vrai dire, j'aime bien quand il fait ça... J'adore, même. Je ne saurais l'expliquer, m'ai j'ai toujours adoré que l'on me touche les cheveux... Comme un chien, j'adore qu'on me grattouille le crane. Alors pourquoi est-ce que je grogne après ceux qui veulent me toucher?

Répondant à l'invitation de Nowaki, je me mis à marcher à ses cotés. Je gardais mon regard posé sur le sol devant moi. Je n'avais pas fait attention à la direction, le suivant bêtement. Mais, comme soudain pris d'une lueur d'intelligence dans l'obscurité de ma stupidité, je finis tout de même par me demander si nous prenions bien le bon chemin. Après tous, mon compagnon n'est pas sensé savoir où j'habite... Et moi? Est-ce que je le sais?
Je connais bien mon sens de l'orientation... Même en me rendant plusieurs fois au même endroit, je peux être incapable d'en retenir l'emplacement. Quand je suis accompagné pour me rendre quelque part, il m'est impossible de me concentrer sur la direction et de retenir le chemin. Tout ça pour dire, que heu.... merde....

- Au fait... Tu habites où?

Aha... Très drôle... Je lui dis que j'en sais rien? Quitte à avoir l'air con.... Ou peut être que je peux profiter de sa meilleure connaissance de la ville?

- Heu... Rue du maréchal Raime... A l'Est... Je viens d'emménager... Enfin, je suis arrivé ce soir....

Oui, il ne m'avait pas demandé tout cela. Mais c'était comme pour justifier ce que je ne sais pas lui dire. J'ai une vague idée de la direction à prendre et serait peut être capable de reconnaître l'endroit si je m'y trouvais, mais je me pense réellement incapable de m'y rendre seul... Heureusement, j'ai au moins eu l'intelligence de retenir le nom de la station de métro la plus proche et les lignes y conduisant... Mais je n'utiliserais cela qu'en dernier recours, ayant tout simplement horreur de ces endroits fermés et sombres où grouillent une multitude d'humains en tous genres. En réalité, me retrouver dans un wagon bondé, collé à des inconnus, cela m'insuporte tout simplement. Autant j'aime faire des câlins à n'importe qui, autant le moindre contact non désiré avec des humains inconnus me répugnerais presque.

Je relevai la tête, observant les alentours, essayant de reconnaître l'endroit où nous marchions. Une rue, une simple rue éclairée par des réverbères verts, où circulait encore un bon nombre de voitures. Je lui demande ou pas? Oui, j'ai l'habitude d'avoir l'air con... Et ça serait encore pire si je me rendais compte après avoir traversé la ville que ce n'était pas la bonne direction...

- Et, heu, au fait... On est où, là....? Moi je te suis bêtement....

Je détournais le regard, honteux, gêné de ma propre connerie

- Je ne connais pas encore la ville... Pas du tout....

Je poussai un soupir. Mon cœur battait trop fort encore. J'essayais pourtant de me persuader que mon désarrois pouvait être compréhensible, je ne pouvais pas m'empêcher de me trouver tout simplement pitoyable.

Je fermai les yeux quelques instants, essayant de me détendre, ou au moins de calmer le rythme de mon cœur. Je cherchai le réconfort en la présence de Ryô, mais son silence m'étais désagréable. Il consentit cependant à m'accorder un sourire rassurant, ce qui me détendit aussitôt.
Nowaki ne changea pas de direction. Je déduisis que nous avions pris la bonne route.

- Bienvenue ici alors!

Je murmurais un faible "merci" noyé dans un sourire tandis qu'il continuait sa phrase.

- Tu viens pour faire quoi, ici? Une ambition particulière?

Voilà la question que je me pose depuis quelques jours. Pourquoi être parti de chez moi? Je pense avoir déjà abordé ce sujet. Mais pourquoi ici? Qu'est-ce qui m'avais attiré dans cette ville? Je ne l'avais tout de même pas réellement choisie au hasard... Peut être quelque chose m'avait-il attiré ici.
Une ambition, ça, c'est bien ce qu'il me manque. Un but quelconque dans ma vie. Quelque chose à quoi me raccrocher.... Oui, j'ai besoin d'un but. Je ne peux pas courir au hasard si je en sais pas où se situe la ligne d'arrivée. C'est normal que, démotivé car ne trouvant pas d'intérêt à tout cela, je finisse par m'arrêter...

- Non... Rien de particulier... Juste partir et changer de vie....

C'est la seule explication que j'ai pu trouver à ce déménagement. Fuir le confort et la douce monotonie, fuir la certitude d'un avenir assuré.... Je ne peux pas lui dire ça, il va me trouver encore plus stupide.

Nous étions donc encore sur la grand place? Cela ressemblait plus à une grande rue, mais bon... Peut être parlait-il de la proximité. Quoi qu'il en soit, ces informations ne m'avançaient à rien. Mais qu'aurait-il pu me dire de plus? La distance par rapport à l'Est, peut être...
Je ne faisais pas attention aux gens autour de nous, mon regard restant posé soit sur le sol en face de moi, soit sur le beau jeune homme qui m'accompagnait. Lorsqu'il tourna son visage souriant vers moi, je répondis d'un faible sourire gêné avant de détourner les yeux, fixant à nouveau le sol. Mais, étrangement, je me sentais bien en sa compagnie. Comme le sentiment d'enfin ne plus être seul. L'espoir du chien qui voit quelqu'un rentrer dans sa cage, qui vient remuer la queue à la rencontre de cet homme qui va peut être le sortir de la SPA. Quelqu'un pour me donner un peu d'affection...
J'ai déjà envie de te serrer dans mes bras... Il va falloir que je me contienne. Je ne dois pas aller trop vite... Mais pourtant, j'ai déjà envie de t'appeler "ami". Un besoin, surtout. Le besoin de me raccrocher à quelque chose, n'importe quoi, pour supporter la vaine inutilité de ma vie... Une raison de vivre, quelle qu'elle soit... Un but, ou une amitié. Je ne te lâcherais plus....
Quelqu'un sembla appeler derrière nous, mais je n'y fit pas vraiment attention, jusqu'à ce que je voie Nowaki se retourner et blêmir légèrement à la vue d'une jeune fille qui se dirigeait vers nous, le regard franc posé sur le jeune homme. Je me laissai entrainer dans une étroite ruelle sans protester, n'ayant pas vraiment le temps de réfléchir à la situation et de réagir en conséquence. Je me contentais de me laisser faire.

- Pardonne moi s'il te plait...

De quoi? Qu'est ce qui se passe? Au secours?
Comme prit d'un mauvais pressentiment, je me reculais légèrement, anxieux. Mais cela ne suffit pas à échapper à sa main qui attrapa délicatement mon visage afin de le tourner vers le sien qui s'approchait dangereusement. Entendant un cri de surprise suivit de pas s'éloignant, je compris le but de la manœuvre, légèrement rassuré. Ryô lâcha lui aussi un petit "hé!" de surprise. Mais que pouvait-il faire?
Considérant avoir joué mon rôle, je me redressais, essayant de m'éloigner de Nowaki, mais celui ci profita de mon désarroi pour tout de même poser ses lèvres sur les miennes. M'immobilisant, je posai sur lui un regard nerveux, montrant bien que tout cela ne me plaisait pas.

- M'en veux pas! C'était le seul moyen de faire partir cette furie avant qu'elle décide de me tuer... Elle m'en veut autant de pas être venu à sa fête...

Mon regard se fit perplexe. Cette explication ne me convenait pas vraiment. Tout d'abord, cela ne faisait que quelques minutes que Nowaki avait répondu à l'invitation de son amie. Cette dernière aurait donc pu lui laisser le temps de venir avant de décider de le tuer... A moins que nous n'étions vraiment juste à coté du lieu de la fête, ce qui expliquerais que la jeune fille aie pu venir aussi vite. Mais bon, même si nous admettions cela, il y aurai eu nombre de moyens plus simples de faire partir la jeune fille... Tout simplement inventer une excuse bidon ou lui expliquer sincèrement la situation. Et, pour finir, la demoiselle est partie avant que Nowaki ne finisse par m'embrasser... Ce dernier geste n'était donc vraiment pas nécessaire.
Je ne savais pas vraiment ce que je devais suspecter, mais en tous cas, tout cela ne me plaisait pas.
Poussant un soupir, pas vraiment convaincu, je passai ma main dans mes cheveux afin de me recoiffer. Certes, j'aime bien que l'on me tripote les cheveux, bien que ce dernier geste m'aie plus énervé qu'autre chose, mais ma coiffure ne devais plus ressembler à grand chose, à force...
Bon, je fais quoi....? J'attends de voir, comme d'habitude...

Je fermai mes yeux quelques instants, inspirant lentement, puis les ouvrit sur un regard plus détendu, comme s'il m'avait suffit de cela pour effacer de ma mémoire tout événement et sentiment gênant.
Je suivi Nowaki vers la grande rue que nous venions de quitter, me remettant tranquillement sur le chemin vers mon appartement, répondant à son invitation.
Mais malgré l'impression que je pouvais donner, la scène ne cessait de passer et repasser dans mon esprit, comme si je tentais d'en analyser le moindre détail. Je n'arrivais plus à me défaire de l'étrange sensation que furent ses lèvres contre les miennes. J'avais envie de m'essuyer la bouche, comme si cela me brulait. Mais en même temps, la douleur m'était presque agréable... Mais ce doit être lié à mon coté masochiste.
Bien que ce ne soit pas comparable...
Je relevais le visage vers Nowaki en l'entendant tousser. Les mains plongées dans les poches, le jeune homme semblait encore frigorifié. J'hésitai un instant avant de retirer ma veste une seconde fois, la posant à nouveau sur ses épaules sans mot dire. La scène me sembla désagréablement répétitive, mais j'espérais que cela ne lui ferais pas le même effet. Je m'éloignai à nouveau de lui, ayant comprit qu'il avait mis de lui même une certaine distance entre nous. Cela me désolai, ne comprenant pas vraiment pourquoi ce brusque éloignement. Ne serait-ce pas plutôt à moi de faire cela? Ce qui s'est passé n'est pas de ma faute...
Mon regard effectuait d'incessants allez-retours entre le sol et le visage de mon compagnon, déjà bien trop lointain à mon goût. Cependant, mon habituelle lenteur de réaction ne me permit pas de prévenir Nowaki à temps de l'arrivée derrière lui d'un poteau.
Après avoir jeté un regard meurtrier aux deux gamins qui riaient stupidement, je me rapprochai à grandes enjambées afin de m'assurer de l'état de son petit crane. Cependant, au moment même où j'arrivais près de lui, le jeune homme se laissa glisser contre le poteau, le front posé contre lui. J'eus la vision furtive d'un gamin écroulé en larme contre un long polochon dans une petite chambre sombre. Secouant la tête afin d'y échapper, je m'agenouillai à coté de celui que je persisterais à appeler "mon ami".

- Nowaki...?

Je ne pu empêcher ma voix de prendre un ton inquiet. Ne sachant pas comment réagir, je me contentai de poser ma main sur son épaule. Je cherchais désespérément quelque chose à dire, mais ne comprenant rien à la situation, je n'y parvenais vraiment pas. Je suis juste inutile, une fois de plus. Je le serais toujours.
- Inutile donc indispensable....
Cette philosophie est tout simplement stupide, et c'est son but, mais je remerciai tout de même mon ami de cette tentative de réconfort.
Je ne sers à rien. Mais qui sert à quelque chose, après tout....? Pourquoi serais je plus inutile que les autres...?
La différence est que les autres n'ont pas forcément pour vocation d'avoir une quelconque utilité. Alors que moi, je ne me sens pas avoir le droit de vivre si je peux pas servir à quelque chose. N'importe quoi.... Que quelqu'un me dise "j'ai besoin de toi", ou "tu es utile". J'en ai besoin... Mais que faire pour cela? A quoi peut donc servir un gamin associable et renfermé ne possédant pas le moindre talent?